Qu’est-ce que la couleur ? Difficile de répondre objectivement. Alors la physique nous offre une définition : la couleur est un rayonnement électromagnétique. On avance. Mais on peut aller plus loin : un rayonnement, c’est de l’énergie. Cette fois, on y est. Où ? Dans la peinture d’EVA MARC’H. L’oeuvre de cette avocate et peintre (tous deux pouvant par ailleurs être appelés “Maître”…) célèbre les noces de l’énergie et de la couleur pour offrir au monde de l’énergie positive. Apparemment, vu le succès de l’artiste, ça fonctionne.
EDM – Vous êtes avocate mais vous menez en parallèle une quasi-carrière de peintre : avez-vous vécu un dilemme au moment de choisir de privilégier l’une de ces deux vocations ?
EVA MARC’H – Non, j’ai clairement choisi une carrière d’avocat. Mais j’ai toujours été animée par l’envie de peindre et très rapidement un professeur avait remarqué que je possédais le don de la couleur, ce qui m’a été confirmé plus tard par un professeur de l’école des Beaux-Arts à Paris. La couleur me vient naturellement, je n’ai pas à la calculer. Mais je sentais bien que je manquais de technique, je stagnais. Après avoir créé mon cabinet d’avocat, j’ai pu organiser mon temps et j’ai pu me perfectionner.
Comment vous êtes-vous lancée à faire connaître votre oeuvre ?
Ma première exposition, c’est la responsable de mon agence bancaire qui me l’a proposée, elle a organisé un vernissage et une exposition dans les locaux. Ensuite, tout s’est enchaîné, mes expositions ont toujours été le fruit de rencontres avec des personnes qui m’ont proposé d’exposer.
La peinture, c’est une respiration dans votre profession ?
La peinture me permet de sortir de mon métier d’avocat. Avocat, c’est un sacerdoce, on pourrait ne jamais s’arrêter, travailler jour et nuit. Mais la peinture, c’est aussi un travail. Il faut sortir les toiles, préparer le matériel… Il faut réellement en avoir envie, d’autant plus que j’ai aussi des enfants. Mais en même temps, lorsque je peins, le temps n’existe plus.
Dans votre oeuvre, chaque série de toiles a une signification et chaque toile a son identité : cette vision très précise, vous l’avez dès la conception de l’oeuvre ?
Non. Lorsque je commence une oeuvre, je n’ai pas d’idée préconçue sur ce que je vais réaliser. Je n’ai pas une vision globale. Et souvent l’idée me vient alors que je commence à peindre. La peinture prend forme à mesure. Au-delà du réel, on ne perçoit pas tout avec les yeux. Même le langage parlé ne reflète pas toujours la réalité de ce que l’on veut dire, et surtout la réalité de la vie. Alors je m’exprime par l’énergie, à travers les couleurs. Ma peinture est conceptuelle, et cette exposition est assez abstraite, notamment par son rapport à la spiritualité. Ainsi j’ai une série sur les chakras, parce que dans le contexte actuel, qui bouscule nos valeurs, il est fondamental de nous recentrer. J’ai une série sur l’UFO, c’est-à-dire sur ce qui n’est pas identifié. Dans la série sur le cosmos, l’idée est de mettre en avant que les humains sont connectés les uns aux autres. Dans une autre, j’évoque le transhumanisme, j’exprime que l’humain est une formidable machine qui n’a pas besoin d’être améliorée par des éléments techniques. C’est pourquoi je me réfère à la formule de Rabelais : “science sans conscience n’est que ruine de l’âme“.
L’énergie revient en leitmotiv lorsque vous parlez de votre travail : elle est votre source d’inspiration ?
Lorsque je peins, c’est pour créer de l’énergie positive. Ainsi, cette toile sur l’électricité : les couleurs sont joyeuses, c’est une énergie positive. L’idée dominante de mon travail, c’est la joie, l’équilibre. En peignant, je veux transmettre des messages d’optimisme, et surtout, effectivement, beaucoup d’énergie. Vous connaissez le feng shui ? Mon souhait, c’est qu’une personne qui accroche l’une de mes toiles chez elle puisse se régénérer en la regardant. Qu’elle se sente bien, qu’elle en éprouve du confort dans sa vie. L’énergie est aussi un peu Dieu, le Dieu universel qui nous porte tous. On ne peut pas savoir ce qu’il en est mais c’est ainsi que je ressens le monde. Nous sommes interconnectés, alors il faut créer de l’énergie positive.
Espace Namouna – 6 av Denis Séméria, Promenade des Arts, Saint-Jean Cap Ferrat. De 10 heures à 21 heures.
Contact de l’artiste : contact@eva-march.com – www.eva-march.com
EDM – Comment se situe la culture dans votre gestion municipale ?
Jean-François Dieterich – La culture, c’est un outil d’attractivité économique, un vecteur de rayonnement y compris à l’international, mais c’est aussi une ouverture de l’esprit. S’il y avait plus de culture dans le monde, il y aurait moins de conflit. Je parle de culture dans tous les domaines. Nous avons développé plusieurs espaces pour permettre aux artistes de s’exprimer et transmettre leurs messages, car l’art véhicule des messages. Il y a la peinture et la sculpture bien sûr, le festival du jazz, et nous allons créer une chorale avec le Sivom (ndlr : syndicat intercommunal de Villefranche-sur-mer, auquel appartient Saint-Jean Cap Ferrat). Mais il n’y a pas de limite : nous valorisons le patrimoine à travers la manifestation Saint Jean Cap Ferrat Prestige les 17 et 18 septembre autour des voitures de collection, qui sera dédiée cette année aux cabriolets et aux coupés italiens. Et nous fêterons la gastronomie alsacienne du 30 septembre au 2 octobre.