La prochaine Conférence des Nations Unies sur les Océans (UNOC) se tiendra à Nice en juin 2025 ©GautierLaroche
Ce vendredi 9 juin, le lendemain de la journée mondiale de l’océan, le Secrétaire d’État chargé de la Mer s’est rendu dans la capitale azuréenne dans l’optique de prendre connaissance du dispositif d’accueil de la Conférence des Nations Unies sur les Océans de 2025 à Nice. Accompagné de Christian Estrosi, Hervé Berville, a visité le “Village de l’Océan” qui s’était installé le long du Quai des États-Unis et qui présentait 12 stands afin de sensibiliser le grand public à la protection de l’environnement marin. Les deux hommes se sont ensuite rendu sur le Quai Infernet, site du futur espace de congrès qui accueillera le sommet international, puis ils ont pris le large pour qu’il leur soit présenté le périmètre pressenti de l’Aire Marine Protégée niçoise. Cette journée a d’ailleurs marqué le lancement de la première phase de concertation pour la réalisation de cette dernière. Ainsi, la Ville de Nice propose actuellement, et jusqu’au 31 juillet, à ces citoyens d’apporter leur contribution via les “boites bleues” ou en remplissant ce formulaire.
Le long de sa visite, le Secrétaire d’État auprès de la Première Ministre chargé de la Mer a déclaré que l’UNOC “est une formidable opportunité de parler de la protection des océans, du développement de l’économie maritime, de soutien à un nouveau modèle de pêche et de planification en mer“. Il a ensuite ajouté que Nice “concentre les enjeux de la protection de la biodiversité marine, avec par exemple le sanctuaire Pelagos” avant de souligner que cette dernière dispose d’une “volonté politique qui est forte” et que le Président de la République et lui-même souhaitent “s’appuyer sur ce type de collectivités“. De son côté, le Maire de Nice a précisé que sa façade maritime de la capitale azuréenne est “sans doute l’une des plus appropriées pour symboliser les futurs accords qui doivent être passés“.
Une Aire Marine Protégée à Nice ?
La Ville de Nice, avec l’engagement de Richard Chemla et Aurore Asso, oeuvre depuis 2020 à la création d’une Aire Marine Protégée (AMP) à Nice. Cette priorité a été fixée à la suite de la COP 15 de Montréal qui s’est donné comme objectif d’établir 30% d’AMP à travers le monde, dont 10% de zone de protection renforcée. La baie des Anges, classée au patrimoine mondial de l’UNESCO, et le Port de Nice, dont la requalification est en cours, illustrent les efforts de la Ville pour valoriser et préserver son environnement marin. De son côté, l’AMP de Nice devrait couvrir toute la bande littorale entre l’aéroport et le Cap de Nice. Cette zone abrite une biodiversité marine d’une grande richesse ainsi qu’une mosaïque d’habitats marins remarquables. Par conséquent, pour garantir une approche scientifique rigoureuse, la création de l’AMP impliquera toutes les parties prenantes, dont l’État, les scientifiques et les professionnels. Ainsi, un comité scientifique local avec les plus grands spécialistes sera crée pour “alimenter la connaissance biologique du milieu sous-marin et appréhender toutes les spécificités de notre territoire“. En outre, pour renforcer les connaissances sur les écosystèmes marins naturels et pour identifier, localiser et protéger les espèces menacées, ce vendredi, la Ville de Nice a annoncé le lancement d’une campagne scientifique en collaboration avec le laboratoire ECOSEAS de l’Université Côte d’Azur et l’Institut de la Mer de Villefranche, appartenant à Sorbonne Université. Des plongeurs scientifiques et des biologistes marins collecteront et analyseront des données lors de 22 parcours de plongée programmés dans la zone de l’Aire Marine Protégée.
Les grandes étapes de la réalisation de l’AMP à Nice seront jalonnées par une série de mesures de consultation et de sensibilisation. Une première phase de concertation, qui se déroulera jusqu’au 31 juillet, a été lancée aujourd’hui. Les citoyens sont invités à partager leurs avis et leurs suggestions par le biais de boîtes bleues placées dans les lieux publics, ainsi que sur une page internet dédiée. Des ateliers “galets de parole” seront également organisés pour rencontrer les usagers de la mer, tandis que les élèves de CM2 seront encouragés à participer à un concours de dessin. En outre, l’exposition photo “L’Homme et la Mer” de Ramoge ainsi qu’un concours de photos intitulé “Les Niçois et la Mer” contribueront à sensibiliser la population à l’importance de l’Aire Marine Protégée.
À l’automne 2023, une deuxième phase de concertation sera lancée pour partager les conclusions de la campagne scientifique menée en partenariat avec ECOSEAS et les avis de la population sur la création de l’AMP à Nice. Enfin, le dépôt du permis auprès des services de l’État se fera au début de l’année 2024.
L’UNOC et les Accords de Nice pour l’Océan ?
Après avoir été accueilli par New York puis Lisbonne, la Conférence des Nations Unies sur les Océans se tiendra à Nice en 2025. Pendant 10 jours, plus de 120 chefs d’État et environ 20 000 délégués se réuniront dans un lieu unique au monde : le bassin du Port de Nice. Ce dernier sera d’ailleurs aménagé pour accueillir ce sommet avec un nouvel espace de congrès qui s’installera de manière permanente. La Ville de Nice a d’ailleurs souligné que choisir Nice en tant que lieu de cet événement prestigieux témoigne de la reconnaissance des actions entreprises par la Maire en faveur de l’environnement, de son potentiel d’accueil et de son attractivité.
Le sommet se déroulera en trois temps forts : le temps des scientifiques, permettant de partager les dernières avancées scientifiques ; le temps des chefs d’État, où des discussions stratégiques auront lieu ; et enfin, le temps des villes littorales, impliquant les décideurs locaux dans la recherche de solutions concrètes. L’objectif ambitieux que s’est fixé l’ONU et du Président de la République Française, Emmanuel Macron, est de parvenir aux Accords de Nice pour l’Océan en juin 2025. Selon la Ville de Nice, ces accords, à l’instar de grandes étapes internationales comme le Sommet de la Terre de Rio en 1992, le Protocole de Kyoto en 1997 et la COP 21 de Paris en 2015, ne se contenteront pas de mots, mais constitueront un véritable “contrat pour l’Océan“. Un calendrier d’actions précises et des engagements durables seront établis et suivis de près a-t-elle ensuite indiqué.