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Retour sur la conférence de presse commune des députés Alexandra Masson et Thierry Mariani au sujet de la situation énergétique en France et en Europe

Hier soir à l’hôtel Saint-Paul à Nice s’est déroulée une conférence avec la députée Alexandra Masson, le député européen Thierry Mariani sur la situation énergétique en France et en Europe et sur le thème “Où va l'Europe ?”. Depuis lundi dernier, à l’Assemblée Nationale, la loi d’accélération des ENR est entrée en discussion pour 15 jours dans une période où le gouvernement actuel a annoncé des risques de délestages électriques, provoquant de l’inquiétude chez nos concitoyens.

Le député européen Thierry Mariani et la députée Alexandra Masson à l’Hotel Saint Paul à Nice ©AlexandraMasson

C’est dans un salon de l’Hotel Saint-Paul à Nice qu’Alexandra Masson et Thierry Mariani nous ont reçu, Nice-Matin et L’Echo du Mercantour, avant l’arrivée des militants. La députée de la 4e circonscription qui est à la commission développement durable et aménagement du territoire nous expliquait que l’Europe connaît un déficit énergétique grave depuis plus de 30 ans. Marine Lepen le clamait depuis longtemps mais elle n’était pas écoutée. Cette crise énergétique à laquelle nous sommes confrontés est un constat amer de notre perte de souveraineté énergétique, un retour en arrière du à une politique de dénucléarisation qui a débuté sous le gouvernement de Lionel Jospin puis s’est s’aggravée sous le gouvernement de François Hollande et enfin s’est achevée par le coup de grâce récemment porté par le gouvernement d’Emmanuel Macron dont sa première ministre Elisabeth Borne affirmait en 2022 que “la France devait arrêter sa politique nucléaire ” . En effet, il est toujours bon de rappeler l’intervention de l’ancien PDG de EDF lors de la RÉF 2022, un constat factuel qui lui avait coûté son poste ou sans parler de la vente d’Alstom aux américains. 

Le faible niveau d’information des français sur la réalité de notre parc énergétique est un désastre selon elle. Les groupes électrogènes qui équipent certains centres administratifs et certains centres hospitaliers ne seraient pas suffisants. Sans parler des enfants qui ne pourront pas aller à l’école si des délestages ont lieu. Pour nos PME, le constat est tout simplement catastrophique, avec la situation du Covid-19, la guerre en Ukraine, l’envolée des matières premières et maintenant la crise énergétique, les procédures de redressements judiciaires n’ont jamais été aussi importantes depuis 15 ans. Dans sa circonscription, Alexandra Masson nous indiquait que 3 boulangeries sont entrain de fermer et que le manque d’anticipation du gouvernement allait engendrer des problématiques économiques dramatiques. Pour ceux qui ne ferment pas, le prix de l’inflation des matières premières prévue en 2023 et de l’inflation énergétique seront répercutées sur le consommateur, ce qui va entraîner une perte de pouvoir d’achat, et impacter la santé des ménages. 

Extrait de la REF2022 ©REF2022

Pour en revenir à la Loi d’accélération des ENR, la député nous informe que seulement 6% de notre électricité provient des énergies renouvelables. Elle s’appuie sur l’application du géant RTE qui dévoile tout les jours la consommation électrique des français en fonction des différents types d’énergie utilisés. Ces énergies renouvelables comprennent l’éolien, le solaire, la géothermie et l’hydraulique. Les énergies éoliennes ou solaires ne peuvent être régulées en fonction de la demande, et elles nécessitent d’être envoyées directement dans les réseaux de distribution électrique sous peine de perte. Sur 8000 éoliennes qui composent le parc français seulement 4000 seraient en capacité de tourner. Après avoir interrogé des ingénieurs lors de commissions, Alexandra Masson nous indique que le stockage de cette énergie ne pourra peut être se faire avant une dizaine d’années. La première ministre était incapable de répondre lorsqu’elle fut interrogée. 

Le Rassemblement National se positionnera contre cette loi d’accélération des ENR et porte plus de 3000 amendements. La députée de la 4e circonscription en déposera 9 au total. 3 amendements ont été déjà proposés dont 1 seul qui a été voté. Elle argumente que pour atteindre les 10% du parc énergétique français en énergie renouvelable, il faut 1000 fois plus d’éoliennes. Mais que le niveau d’acceptation de l’éolien auprès du citoyen est extrêmement faible. Premièrement il faut des tonnes de bétons difficilement recyclables pour créer le socle, les éoliennes créent des nuisances sonores dont les résultats d’études de l’impact à long terme ne sont pas encore sortis. De plus tout le territoire n’est pas géographiquement disposé à en recevoir. Prenons l’exemple de notre département, qui du fait de nos vallées, l’installation d’éoliennes pourraient engendrer des nuisances sonores par caisse de résonance. 

La production d’électricité en temps réel par RTE ©RTE

Concernant le photovoltaïque, le Rassemblement National se positionnera aussi contre. Pas parce qu’il ne croit pas à l’énergie solaire mais parce le parc solaire français dépend de la Chine. Elle avançait que 95% des panneaux photovoltaïques étaient fabriqués en Chine ainsi que les pièces de maintenance. Pour faire face à cette dépendance, le Rassemblement National souhaiterait une énergie photovoltaïque européenne à minima 50% française et 50% européenne. La souveraineté énergétique passe aussi par la souveraineté industrielle. De plus, elle ajoutait que les parcs photovoltaïques n’avaient aucun sens mais qu’en circuit autonome, c’est à dire, par exemple, pour des bâtiments, ou des piscines, le photovoltaïque était beaucoup plus pertinent. 

Au sujet des turbines hydroélectriques marines, que nous avons abordé dans notre article sur les futurs aménagements du port de Nice, cette technologie a été abordée en commission mais elles ne pourront qu’être installées sur la façade atlantique de notre territoire et des études d’impact sur la biodiversité montrent des nuisances sur la faune et la flore marine importantes. 

Pour conclure, Alexandra Masson affirme que face à l’urgence en matière énergétique, le nucléaire reste la priorité et souhaite que le gouvernement accélère ses investissements dans l’entretien du parc nucléaire mais aussi dans la géothermie et l’hydroélectricité. Certes des Startups s’y attèlent mais les revirements de situation des gouvernements précédents et actuels ne permettent pas de définir un cap clair pour notre souveraineté énergétique. Surtout qu’en février prochain le gouvernement prépare un projet de loi sur l’abandon de la politique nucléaire en France qui annonce un désastre. Elle se rendra le 16 février à Fessenheim avec une délégation de députés nationaux et européens du rassemblement national pour réitérer son soutien à la filière nucléaire. 

Thierry Mariani praline l’Europe.

Ce fut au tour du députée européen de prendre la parole, ce dernier nous a indiqué que le 26 novembre dernier, la sortie du marché européen de l’électricité a été abordée mais les amendements ont été rejetés. Le marché européen serait un leurre. Pour appuyer ses propos Thierry Mariani nous renvoie vers une intervention de l’ancien PDG de GDF et du géant pétrolier ELF sur RMC qui expliquait que le prix de l’électricité était indexé sur le prix du gaz, et que c’est une commission composée de 5 personnes qui décide du prix de l’électricité en Europe après une étude globale couplée aussi à une ré-indexation des pays européens déficitaires en production d’énergie.

Illustration de la formation des prix de l’électricité sur le marché européen, d’après Engie et ACE Energie. Le prix de l’éolien “suit” par exemple le prix de la dernière centrale productrice, ici à gaz. ©Toutel’Europe

Ensuite Thierry Mariani a fustigé l’Europe qui connait un moment charnière de la construction européenne. L’Union Européenne a toujours avancé à coup de crises et d’échecs. Selon lui, l’Europe chercherait à limiter les compétences des nations en s’octroyant des compétences qui n’avaient pas lieu d’être comme celle de la santé lors de la crise du Covid-19, un piège dans lequel la France serait rentrée. Il indiquait que la France va toucher près de 40 Milliards d’euros de fonds européens dus à la crise Covid-19 mais qu’elle devra rembourser près de 70 Millards. L’Union Européenne ,dont le crédo était de séduire, ferait maintenant du chantage envers certains pays tels que la Pologne ou la Hongrie, mais qu’elle ne peut le faire avec les pays contributeurs nets. Il a pris aussi l’exemple de l’Italie où Mme Meloni serait obligée de jouer la bonne citoyenne européenne auprès de Mme Von der Leyen pour obtenir les 100 Milliards promis. En se dotant de ressources propres, l’Europe aurait les moyens de faire chanter les mauvais élèves européens. Pour le député européen, l’Europe lorgnerait aussi sur deux compétences qu’il lui manquerait pour devenir une nation européenne : le siège permanent au conseil de sécurité à l’ONU, et la force nucléaire française, dont elle souhaiterait qu’elles deviennent européennes.

Pour revenir aux enquêtes ouvertes de corruption et aux récentes perquisitions concernant des députés et d’une vice-présidente du Parlement Européen, Thierry Mariani nous a indiqué que c’était la panique générale au Parlement. L’ONG Fight Impunity serait visée pour avoir reçu des faveurs du Qatar. Une crise sans précédent qui va agiter l’Union Européenne pour ces prochaines semaines.
Le timing étant serré, quart de finale de l’équipe de France oblige, nous avons laissé le député européen sur ce message qu’il souhaitait transmettre : “Réveillez-vous braves gens, sinon il sera trop tard” .

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