Le livret publié par l’Institut National du Cancer “Cancer et Travail” a été remercié par le Pr Barranger ©INCa
Ce 27 mai 2023, sur Twitter, le Professeur Barranger, Directeur Général du Centre Antoine Lacassagne, a remercié l’Institut National du Cancer suite à la publication du livret “Cancer et Travail”. À la tête d’un centre de lutte contre le cancer, ce dernier a déclaré que “favoriser le maintien des malades dans l’emploi et de leur permettre de concilier maladie et emploi est une des priorités“.
Sachant que 3,8 millions de Français vivent avec ou après un cancer et que 40% des diagnostiques sont annoncés à des personnes en activité, 20% de ces derniers, qui sont âgés de 18 à 54 ans, ne travaillent plus cinq ans après l’annonce. C’est donc à diverses problématiques que l’Institut National du Cancer a essayé de répondre dans son livret.
Les enjeux de la cohabitation entre cancer et travail
Le document de l’Institut National du Cancer met en lumière l’enjeu de société qu’est l’impact du diagnostic du cancer sur la vie professionnelle. En effet, tout d’abord, l’organisme déplore une “conciliation difficile” entre la maladie et le travail. Selon l’INCa, au-delà des lourds traitements, “la prise en compte du cancer dans l’entreprise reste encore largement à construire” car il existe une peur d’évoquer la maladie, un manque de moyens et une méconnaissance des dispositifs existants. Ensuite, la dégradation de l’activité professionnelle, qui s’ajoute à celle de la santé, présente plusieurs conséquences économiques, mais aussi social. Effectivement, le travail est un facteur de lien social et, lorsque l’insertion des malades est correctement effectuée, il peut devenir un “vecteur d’amélioration de la qualité et d’équilibre de vie des malades“. Ainsi, son absence peut causer “un retentissement psychologique important” chez les personnes atteintes du cancer. Toutefois, le retour de ces personnes dans les entreprises s’avère être un défi pour celles-ci car elles doivent “adapter l’organisation aux besoins et à l’état de santé des salariés impactés tout en maintenant des conditions optimales de performance“. Au passage, 5 ans après leur cancer, 63,5% des malades déclarent encore souffrir de séquelles liées à la maladie ou aux traitements, ce qui contribue encore à la dégradation de la situation professionnelle des malades.
Comment accompagner les salariés touchés par le cancer ?
Depuis plusieurs années, l’Institut National du Cancer aide les entreprises dans le développement de nouvelles solutions qui permettent de mieux accompagner leurs salariés touchés par un cancer. Parmi les solutions trouvées, se trouve la charte “Cancer & Emploi” qui présente 11 engagements pour améliorer la qualité de vie au travail des employés. 60 entreprises ont signé cette charte, ce qui représente 1,6 million de salariés. De plus, deux fois par an depuis 2015, le Club des entreprises “Cancer et emploi” se réunit afin d’échanger sur des expériences et des bonnes pratiques. D’ailleurs, des chercheurs en sciences humains et sociales interviennent pour qu’ils puissent présenter leurs travaux dans l’objectif de nourrir les débats. Des ateliers et des journées d’informations sont aussi organisés pour permettre de mieux faire comprendre la maladie et ses conséquences sur la vie professionnelle et l’organisation du travail. Enfin, sur le site internet de l’Institut, “une boîte à outils, digitaux et papier, est mise à la disposition des entreprises“. Elle comprend des vidéos, des affiches, des documentations, et un quiz. Cette dernière aide les sociétés à mettre en place des actions pédagogiques, préventives, de dépistages et d’accompagnements des travailleurs atteints du cancer.
De nouvelles pistes pour concilier travail et cancer
L’INCa soutient les différents acteurs qui entreprennent des actions innovantes afin d’oeuvrer à la “sécurisation du parcours professionnel des actifs touchés par le cancer“. De par un accord entre l’Institut National du Cancer et la fédération nationale “Cancer Aide info réseau entrepreneur”, les deux organismes prévoient “le versement d’une subvention et le développement, sur quatre ans, d’un programme d’actions“. En outre, l’INCa a soutenu financièrement le projet “Travail et cancer du sein dans les entreprises et les organisations” porté par Le Nouvel Institut. Ce dernier associe des entreprises, des institutions, des chercheurs et des organisations syndicales afin d’innover vis à vis du maintien des salariés atteints du cancer dans l’emploi. Ce projet repose sur l’expérimentation, en environnement réel, d’actions juridiques ou organisationnelles innovantes. De plus, dans l’optique d’encourager les expérimentations innovantes, un appel à projets « Cancer & emploi » a été lancé à destination des acteurs “désirant œuvrer pour changer le regard sur le cancer en entreprise, limiter les conséquences de la maladie sur les trajectoires professionnelles et, au-delà, reconnaître les vertus thérapeutiques du travail“. Sur les 20 projets présentés, 9 ont été retenus et ont été financés à hauteur d’environ 500 000 euros. De surcroît, le livret rappelle que la société peut, elle-même, apporter des solutions, et donne l’exemple du développement massif du télétravail à cause de la crise sanitaire du Covid-19. La démocratisation de cette manière de travailler constitue “une formidable opportunité d’imaginer et d’expérimenter de nouveaux schémas favorisant le maintien en emploi des personnes atteintes de cancer“.