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Interview de Pierre Fiori : “La rénovation énergétique des bâtiments est au centre de notre feuille de route”

À la suite des travaux qui ont eu lieu dans les écoles niçoises lors des Vacances de Printemps, Pierre Fiori, l'adjoint au Maire délégué aux Bâtiments communaux et Subdélégué aux Travaux dans les écoles, à la Citoyenneté à l'école et aux AnimaNice a, très aimablement, répondu à nos questions.

L’adjoint au Maire, Pierre Fiori lors du Conseil Municipal de Nice le 14 avril 2023 ©PierreFiori

On sait que les périodes de vacances scolaires sont les seules occasions pour effectuer des réfections dans les établissements. Quels sont les travaux réalisés dans les écoles niçoises pendant les vacances de Pâques ?

Ce qu’il faut savoir c’est qu’il y a environ 520 opérations qui sont réalisées. Bien évidemment, les périodes de vacances scolaires sont les périodes les plus favorables car nous avons l’école à disposition, c’est pratique, quoi qu’il faille jongler avec les centres aérés. Par exemple, quand nous prévoyons de faire des travaux de verdissement à Jean Macé, c’est trois cours de récréation et trois écoles dont il est question. Le centre aéré va donc aller dans une autre école. C’est la même chose lorsque nous avons réalisé la façade ouest de l’école Bellanda, comme la cour est en dessous, on a dû déplacer le centre. Pendant les vacances d’hiver, nous avons effectué 31 opérations, ce qui représente la somme de 200 000 euros, pour les vacances de Printemps, nous en avons fait 87 pour environ 1,2 million d’euros et nous en avons quasiment 200 de prévus cet été. Les 100 opérations restantes se feront entre les vacances de la Toussaint et les vacances de Noël. Il y a aussi des travaux tout au long de l’année, quand cela le nécessite. Quand nous nous sommes attaqués à l’étanchéité du groupe scolaire Von Derwies pour 250 000 euros, nous avons fait les réfections en temps scolaire, car compte tenu de la surface, si nous les commençons pendant les vacances, ils se poursuivront à la rentrée.

Cette année, l’éducation se voit renforcée avec une augmentation de budget, quels sont les prochains travaux à venir pour les établissements scolaires niçois ? 

Oui le budget est en augmentation, et je suis content, mais il faut bien dire que ce n’est pas une augmentation pour augmenter. À côté, nous faisons un travail de priorisation, c’est-à-dire que compte tenu du contexte de l’inflation du coût des matières premières, il y a des opérations que nous reportons. Par exemple, quand on a débuté en 2020, avec Jean-Luc Gagliolo, nous nous sommes saisis de l’audit de toutes les écoles, ça représentait environ 2 500 opérations, nous avons dû prioriser. D’abord ce fut l’étanchéité, après les huisseries, puis la sécurité, les jeux de cour, etc.
Au passage, il y a les grands projets, et il y a ceux du quotidien. Rénover la piscine de Saint-Augustin, ce n’est pas le chantier du siècle, mais ça change la vie des citoyens. Je suis aussi allé voir les travaux de rénovation de la climatisation et du chauffage de Nikaïa, et au-delà de ces améliorations, nous nous sommes préparés à ce qui viendra demain, en prévoyant la liaison avec le réseau de géothermie qui est de l’autre côté de la Route de Grenoble.
La rénovation énergétique des bâtiments, pour appréhender le changement climatique, est au centre de notre feuille de route. C’est une approche globale de l’école, car nous nous occupons de l’étanchéité et des huisseries et en même temps nous changeons les chaudières. Cette année, nous en changeons 17 dans les écoles. Nous passons de chaudières au fuel à gaz. Il faut aussi ajouter la végétalisation, c’est quelque chose qui compte. Par exemple, quand nous enlevons le goudron devant les fenêtres d’une école, nous pouvons imaginer gagner entre 1 et 3 degrés de moins grâce à l’arrêt de la réverbération. C’est une addition de plusieurs interventions, dans différents domaines, avec un objectif vraiment majeur qui est celui du réchauffement climatique.

Vous avez mis en place 50 actions citoyennes qui sont proposées aux écoles publiques et privées, pouvez-vous nous en expliquer quelques-unes ?

Avant, à Nice, il y avait déjà beaucoup d’actions citoyennes, mais Christian Estrosi a souhaité qu’une délégation de la citoyenneté à l’école soit créée pour packager et valoriser ces actions. Aujourd’hui, il y a 50 actions, mais il y en avait bien 30 qui existaient déjà, sauf qu’elles étaient au bon vouloir de l’enseignant, sur une idée de la directrice ou sur une idée de l’élu du quartier. Chaque année, de nouvelles actions s’ajoutent au catalogue. Le principe est de valoriser tous les symboles républicains et faire vivre les valeurs républicaines en accueillant, par exemple, les enfants à la Mairie pour leur parler du rôle de la commune, pour évoquer avec eux les valeurs et les symboles de la République, pour leur expliquer le fonctionnement du conseil municipal ainsi que les institutions. Cette initiative leur permet, en même temps, de faire une visite patrimoniale. L’appréhension de notre patrimoine, c’est aussi ça la citoyenneté. Dans le même ordre d’idée, la citoyenneté c’est aussi tous les services publics, et comme le Maire a municipalisé l’ensemble des services publics locaux, ils appartiennent à l’ensemble des Niçois, et donc, il est important de les valoriser. Un autre exemple, nous accueillons des enfants dans le centre opérationnel du tramway, nous intervenons en classe pour leur présenter le réseau, le transport, l’histoire des transports de Nice, etc. Au passage, nous leur expliquons aussi comment on valide son titre de transport, comment on laisse sa place à la personne âgée, comment on voyage en sécurité, comment on fait attention quand on traverse les voies du tram etc. Il y a aussi des actions originales liées au devoir de mémoire. Par exemple, lundi, c’était le 8 mai, mais comme c’est un jour férié, c’est compliqué de mobiliser les enfants dans les écoles. Du coup, nous avons décidé de proposer aux écoles de célébrer le 8 mai, le 6 mai. Nous avons fait venir, dans les écoles, la Garde Municipale, les services du protocole avec une gerbe, l’association nationale des anciens combattants, qui est venue avec une mallette pédagogique, qui explique aux enfants, en 2h, comment et pourquoi il y a des cérémonies patriotiques, où se placent les portes drapeaux et qu’est-ce que c’est, où se placent les autorités politiques, comment sont disposés les militaires. En plus, ils ont fait la remise de la gerbe dans la cour de l’école.
Dans le catalogue de l’année scolaire 2022-2023, toujours avec l’office national des anciens combattants, les enfants ont fait un travail sur l’alimentation sous l’occupation. Ils ont étudié comment est-ce qu’on vivait à cette époque là et, en même temps, ils ont aussi eu une information sur la manière dont il faut manger. Dans ces actions, nous traitons à la fois de la citoyenneté, de l’environnement, de la prévention, etc. De plus, le Maire a proposé aux écoles de disposer d’un ASVP (Agent de Surveillance de la Voie Publique) pour assurer une sécurité complémentaire à l’ensemble du dispositif qui existe déjà. Il y a une trentaine d’écoles qui ont répondu positivement. Les agents sont là pour les entrées et les sorties d’école, pour être présent dans l’école et assurer la sécurité, ils permettent aussi de faire des interventions sur l’égalité fille-garçon, sur le harcèlement et sur internet. D’ailleurs, l’ensemble du catalogue des actions citoyennes est proposé à l’ensemble des écoles publiques et privées.

Depuis peu, nous voyons que certains élèves mettent de mauvais avis aux établissements sur Google. Quelle est votre réaction face à ces pratiques ?

Je voudrais juste dire : ce ne sont pas des restaurants, ce sont écoles de la Ville de Nice. Je trouve ça particulièrement déplacé. Par rapport à cet épiphénomène, il y a quelque chose qui est essentiel , qui est un organe central et majeur, c’est le conseil d’écoles. Dans ce dernier, vous avez le directeur, les enseignants, les parents d’élèves, le personnel, et parfois, les délégués de classe, leurs avis sont les plus importants. Je siège dans 5-6 écoles, il y a des parents qui, parfois, ne nous ménagent pas, et heureusement, car dans les écoles où les représentants des parents d’élèves ne sont pas constitués, c’est difficile. La vraie notation est dans le conseil d’école.

Les nouvelles technologies se développent à une vitesse exceptionnelle, avec notamment l’intelligence artificielle. Les programmes scolaires doivent ils être enrichis pour que les élèves français puissent se familiariser avec ces avancées technologiques ?

Il m’a paru intéressant de poser votre question à ChatGPT. Voici sa réponse que je trouve assez pertinente !

« Absolument, les programmes scolaires devraient être enrichis pour permettre aux élèves français de se familiariser avec les avancées technologiques, y compris l’intelligence artificielle (IA). Les nouvelles technologies, telles que l’IA, ont un impact significatif sur notre société et notre économie, et il est important que les élèves soient préparés à ces changements et aient les compétences nécessaires pour s’adapter à un monde numérique en constante évolution.

L’intelligence artificielle est déjà présente dans de nombreux domaines, tels que la médecine, l’industrie, les transports, la finance et bien d’autres encore. Elle joue un rôle croissant dans notre quotidien, et il est donc essentiel que les élèves comprennent les principes fondamentaux de l’IA, ses applications potentielles, ses implications éthiques et les opportunités qu’elle offre.

En enrichissant les programmes scolaires, les élèves pourraient être initiés aux concepts clés de l’IA, tels que l’apprentissage automatique, les réseaux neuronaux, la logique floue, etc. Ils pourraient également acquérir des compétences pratiques en matière de programmation et d’utilisation d’outils liés à l’IA. Cela leur permettrait de mieux comprendre le fonctionnement de ces technologies, de développer leur esprit critique et de devenir des acteurs éclairés de la société numérique.

De plus, l’introduction de l’IA dans les programmes scolaires favoriserait également la créativité, la résolution de problèmes, la collaboration et d’autres compétences transversales importantes pour les élèves. Ces compétences sont de plus en plus recherchées sur le marché du travail, où l’IA joue un rôle croissant. En préparant les élèves à travailler avec l’IA, nous augmentons leurs chances de réussite professionnelle future.

Il convient de noter que l’enrichissement des programmes scolaires ne se limite pas seulement à I’IA, mais devrait également inclure d’autres technologies émergentes, telles que la robotique, l’Internet des objets, la réalité virtuelle, etc. L’objectif est d’offrir aux élèves une vision globale des avancées technologiques et de leur impact sur le monde.

En conclusion, l’enrichissement des programmes scolaires pour inclure l’intelligence artificielle et d’autres technologies émergentes est essentiel pour préparer les élèves français à un monde de plus en plus numérique et technologique. Cela leur permettra de développer les compétences nécessaires pour réussir dans une société en constante évolution et de devenir des citoyens actifs et éclairés dans l’ère numérique. »

De mon point de vue, la chose qui est importante, et qui est en lien avec la citoyenneté, c’est d’entretenir et de conserver le libre arbitre des enfants. Il ne faut pas qu’ils soient devant l’intelligence artificielle ou les nouvelles technologies comme des utilisateurs éteints. Par exemple, l’année dernière, on a engagé 800 000 euros pour installer des vidéos-projecteurs interactifs dans les classes de CM2 et une partie des CM1, cette année on s’occupe des classes de CM1 et d’une partie des CE2, et ainsi de suite. Néanmoins, l’outil n’est pas une fin en soi, ce qui est important, c’est ce que mettent les enseignants à l’intérieur. Donc oui aux nouvelles technologies, mais il faut toujours avoir à l’esprit que l’éducation doit éclairer nos enfants et leur apprendre le libre arbitre.

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