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Prières islamiques dans les écoles : la situation ne rassure pas une partie des élus azuréens

Ce 14 juin 2023, l'Inspecteur académique de Nice informait Christian Estrosi que des prières musulmanes et que des minutes de silence avaient été organisé en mémoire du prophète Mahomet dans des établissements scolaires niçois. Cette information a donc fait réagir le Ministre de l'Éducation Nationale et les élus locaux, de gauche comme de droite.

Photo d’illustration – Des transgressions de la laïcité ont fait réagir la sphère politique locale et nationale ©VilledeNice

Dans une lettre ouverte envoyée à Elisabeth Borne le 15 juin, Christian Estrosi a alerté la Première Ministre quant à des prières qui ont eu lieu dans certaines écoles et établissements niçois du second degré. Dans cette dernière, la Première Ministre est informée que, le 14 juin, l’Inspecteur académique de Nice a révélé au Maire que dans plusieurs établissements de la ville, des prières musulmanes étaient effectuées par des enfants de CM1 et de CM2 seraient survenues et que des minutes de silence étaient organisées en mémoire du prophète Mahomet. Christian Estrosi a d’ailleurs annoncé que ces situations se seraient également déroulées au sein d’établissements du second degré. Ainsi, il a appelé a une réponse “ferme, collective et résolue” pour faire face à ces “tentatives d’intrusion du religieux au sein des sanctuaires de la République que sont nos écoles“. Dans sa lettre, l’édile de la capitale azuréenne a également déclaré que “la République laïque […] est notre rempart collectif contre l’obscurantisme religieux qui tente de nous déstabiliser” et que, par conséquent, “nous ne devons rien laisser passer“.

Par le biais de plusieurs propositions, dont celle de permettre aux Maires de “refuser de marier certaines personnes soupçonnées de faire des mariages gris“, Christian Estrosi s’est récemment placé sur une ligne politique ferme a l’égard de l’immigration. Dans son courrier, ce dernier a tenu cette ligne en déplorant le fait que les Maires, qu’il qualifie de “premières vigies de la République“, ne soient pas informés des établissements au sein desquels sont scolarisés les enfants des “familles parties faire le djihad en Syrie” et qui “commencent à revenir en France“. Compte tenu de leur “histoire familiale“, il paraît à l’édile de la cité niçoise d’être “extrêmement prudents et vigilants“, et suggère donc à la Cheffe du Gouvernement de donner la possibilité aux Maires de connaître les établissements où ces derniers se trouvent scolarisés.

En outre, Christian Estrosi a indiqué avoir demandé au Préfet des Alpes-Maritimes “d’organiser au plus vite une réunion avec l’ensemble des services concernés afin de mettre en place un plan d’action pour mettre un terme à cette dérive” et a également sollicité Elisabeth Borne pour qu’une “grande campagne de prévention et de lutte contre la radicalisation” soit lancée dans les établissements scolaires afin de mieux former les personnels et de mieux protéger les enfants.

Qu’en dit le Rassemblement National ?

À défaut d’être amical à l’égard de Christian Estrosi, Bryan Masson s’accorde à dénoncer “ces dérives“. En effet, dans un communiqué de presse, le Député de la 6e circonscription des Alpes-Maritimes a annoncé que ces dernières étaient la “conséquence d’un grave dysfonctionnement de notre modèle d’assimilation, d’un communautarisme nourri par l’électoralisme de certains maires complaisants à l’égard de l’islamisme, et d’une immigration toujours plus massive qui renforce l’islamisme radical“. Le parlementaire a poursuivi en prétendant que certains Maires “permettent cyniquement son expansion dans nos quartiers et nos bâtiments publics pour garantir leur réélection au détriment de la collectivité“. Ainsi, voilà où se trouve la fracture entre les deux hommes, car le Député du Rassemblement Nationale a chargé Christian Estrosi en soulignant qu’il “partage la responsabilité de tout ce qui arrive” en ayant effectué des “compromissions avec des associations relais des Frères Musulmans“, en ayant “mis à disposition un terrain de 3 000 mètres carrés pour la construction d’une grande mosquée” et en ayant “sous-évalué des loyers des mosquées installées dans les locaux municipaux“. Ces éléments, selon Bryan Masson, “prouvent que rien n’a été fait pour lutter contre l’islamisme à Nice, pire, l’action de Christian Estrosi n’a fait que le renforcer“.

Se disant “soucieux de protéger les Français de cette idéologie“, l’élu du RN a rappelé que sa “première proposition de loi visait à donner la possibilité aux maires de connaître les personnes identifiées comme fichées S dans leurs communes“, ce qu’il considère comme un moyen pour les Maires de “prendre toutes les dispositions nécessaires afin de protéger les services publics des islamistes“. Cette suggestion avait d’ailleurs été formulée par l’édile de Nice en décembre 2018. Bryan Masson a également indiqué qu’il est nécessaire de “renforcer la surveillance des mises à disposition de biens publics au profit d’associations cultuelles“. Enfin, ce dernier a souligné que “l’islamisme est un fléau en expansion” qui est nourri par “le communautarisme entretenu sur fond d’électoralisme, mais aussi et surtout par une immigration de masse qui ne vient que renforcer cette idéologie et accroître plus encore le risque terroriste“.

Cap sur un consensus ?

Quasiment tous les bords politiques ont dénoncé cette situation dans les écoles niçoises. Sur Twitter, Éric Ciotti parle de “faits graves” qui participent à l’augmentation des atteintes à la laïcité. Le Député de la 1ère circonscription des Alpes-Maritimes appelle d’ailleurs à une intervention “de toute urgence” de la part de l’État. Sa collègue, Michèle Tabarot, parle du “poison lent du prosélytisme islamiste qui infiltre nos écoles” et qui embrigade les enfants de plus en plus jeunes. Elle demande des “réponses fortes” et appelle à être “intraitable” face à “cette situation extrêmement préoccupante“. La Députée LR de la 9e circonscription ajoute également que “le séparatisme est un danger pour ce qui fait Nation“.

Ces prières islamiques et les minutes de silence pour le prophète Mahomet qui sont organisées dans les établissements niçois a même fait réagir Jean-Christophe Picard. En effet, sur Twitter, l’écologiste déclare que “toute atteinte à la Laïcité dans les écoles, collèges ou lycées est inadmissible” avant d’affirmer que “notre République doit protéger la liberté de conscience des plus jeunes“. Rarement en accord avec ce dernier, force est de constater que Lionel Tivoli, Député RN, tiens presque le même message que l’élu d’Europe Écologie-Les Verts. Dans un communiqué de presse, le Député de la 2e circonscription des Alpes-Maritimes notifie que “ces actes religieux inadmissibles” dans les établissements d’enseignement sont la conséquence “d’une offensive islamique dans nos écoles et partout au sein de nos institutions” et “de l’échec de notre politique migratoire depuis quarante ans“. En outre, le parlementaire se veut alarmiste en posant plusieurs questions : “dans combien d’autres écoles ces agissements ont-ils eu lieu sans que nous n’en soyons informés ? Quelle sera encore la prochaine étape ? Des fillettes viendront-elles assister voilées aux leçons ?“. Il rappelle ensuite que “l’école n’est pas le lieu pour faire le prosélytisme de l’islam” mais est “un établissement laïc d’instruction aux mathématiques, à la littérature, à l’histoire de France et aux Sciences“. Il conclut son communiqué en déclarant attendre “que Pap Ndiaye cesse son laxisme et réagisse à l’égard de ceux qui ont volontairement fait pratiquer ces actes“.

Que dit l’État ?

Ce vendredi 16 juin au matin, chez nos confrères de CNEWS, Sarah El Haïry a répondu aux questions de Romain Desarbres. La Secrétaire d’État à la Jeunesse et au SNU a déclaré que “l’école est un sanctuaire” et “qu’aucune expression religieuse, d’aucune fois, n’y a sa place“. Elle a aussi ajouté que la “laïcité est le gage de la liberté” et qu’il fallait continuer “à faire que dans les murs de nos écoles, aucune idéologie ne pointe son nez ou puisse influencer nos élèves“.

De son côté, le Ministre de l’Éducation Nationale et de la Jeunesse, a premièrement déclaré sur Twitter que “les faits qui se sont passés dans 3 écoles primaires de Nice sont intolérables” et a annoncé avoir immédiatement mobilisé “les équipes valeurs de la République“. Plus tard dans la journée du 16 juin, Pap Ndiaye et Christian Estrosi ont publié un communiqué commun afin d’annoncer que “dès que les faits sont survenus, les parents ont été convoqués par les directeurs des écoles concernées“. “De tels faits sont intolérables dans l’École de la République et doivent faire l’objet d’une réponse ferme, collective et résolue” car “l’École de la République est un sanctuaire pour tous nos enfants, il est de notre devoir de la protéger de tout entrisme religieux” ont indiqué les deux hommes. Le communiqué a dévoilé qu’une “enquête de l’Inspection générale est diligentée pour établir précisément les faits et en tirer les conclusions utiles“. Par ailleurs, le Ministre de l’Éducation Nationale et le Maire de Nice ont conjointement annoncé que “les formations “laïcité et valeurs de la République” feront désormais l’objet d’un module commun réunissant l’ensemble des personnels“.

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