➤ Avant d’être une élue de la République, vous êtes une femme et une citoyenne. Expliquez nous qui vous êtes, votre parcours et pourquoi vous vous êtes investie très tôt en politique ?
Alexandra Borchio – Née à Antibes Juan-les-Pins, le 5 octobre 1981, je suis devenue journaliste reporter-rédacteur en 2005 (carte de presse 105031) après l’obtention d’une Maîtrise en Sciences de l’Information et de la communication à la faculté de Lettres à Nice. Passionnée par l’immédiateté de l’information et la liberté de parole que permet la radio, j’ai débuté ma carrière comme journaliste à Kiss FM où j’ai réveillé la Côte d’Azur pendant 10 ans. Assez naturellement, c’est à force d’interviewer des élus locaux que je me suis retrouvée plongée dans le bain de la politique, jusqu’à rejoindre l’équipe municipale de Vallauris en 2008.
Candidate aux élections départementales en 2015, je siège depuis lors dans la majorité départementale, présidée par Charles Ange Ginesy. Après 6 années d’expérience en tant qu’élue locale, c’est aux côtés de Jean Leonetti, à Antibes Juan-les-Pins, que je m’engage lors des élections municipales de 2014, en tant que conseillère municipale déléguée à la jeunesse.
Élue adjointe au maire d’ Antibes Juan-les-Pins lors des municipales de 2020, en charge de l’Economie locale, je candidate aux élections sénatoriales et deviens Sénatrice des Alpes-Maritimes le 27 septembre 2020.
Je me suis engagée en politique pour porter la voix de nos concitoyens sur des sujets du quotidien qui les touchent et qui me touchent. C’est en particulier pour cette raison que je suis très attachée au fait d’être une élue de proximité, ancrée au sein de notre territoire.
A titre d’exemple, m’inspirant de mon quotidien et de nombreux témoignages, j’ai dernièrement interpellé Bruno Le Maire pour lui demander de mettre fin au démarchage téléphonique abusif. Les Français sont en moyenne importunés cinq fois par semaine. Il est temps de sonner le glas dans l’objectif de respecter la vie privée et de garantir le droit à la tranquillité.
➤ Pour le grand public, le Sénat reste la grande inconnue de la vie politique : les Français n’élisent pas leurs sénateurs et, hormis les interventions des commissions d’enquête lors de certaines affaires médiatisées (comme actuellement avec l’affaire Darmanin à laquelle vous participez), ils connaissent rarement leur travail. Pouvez-vous éclairer nos lecteurs avec une présentation synthétique du rôle du Sénat et des sénateurs ?
Il est vrai que, contrairement à l’Assemblée nationale, le Sénat ne bénéficie pas d’une très grande côte de popularité. Pourtant, les députés ne constituent pas à eux seuls ce qu’on nomme le Parlement. Le Parlement ce n’est ni plus ni moins la conjugaison de l’Assemblée nationale et de la Chambre Haute. Au Palais du Luxembourg, nous détenons le pouvoir législatif, nous contrôlons l’action du Gouvernement et nous sommes garants de la stabilité des institutions. Et contrairement à l’Assemblée nationale, le Sénat ne peut être dissous.
A ce titre, parmi les moyens de contrôle dont dispose le Sénat figurent par exemple les commissions d’enquête. Commissions dont l’opinion publique a reconnu à plusieurs reprises et unanimement la qualité des enquêtes qui ont permis des avancées notables dans le cadre de l’affaire Benalla, du système de santé en France ou dernièrement en ce qui concerne le fiasco du Stade de France.
Par ailleurs, l’article 24 de la Constitution fait de notre Chambre la représentante des collectivités territoriales. C’est pourquoi, il me tient particulièrement à cœur d’aller à la rencontre des élus locaux de notre littoral comme de notre haut et moyen pays. Ainsi, il est vrai que nous portons la voix et les revendications des élus locaux de telle sorte que nous apparaissons comme les représentants de la proximité.
Enfin, en séance publique dans l’hémicycle nous élaborons, amendons et votons la loi. D’ailleurs, même si cette option est peu utilisée par le plus grand nombre, j’invite tout un chacun à se rendre sur le site du Sénat ou à regarder la chaîne TV Public Sénat qui permettent à tout citoyen d’assister à l’examen des textes ou encore d’assister à nos travaux en commission.
➤ Vous êtes la marraine de l’association Adrien depuis 2013, vous avez récemment remis la médaille du Sénat à un jeune Maralpin pour son exposition lors du forum Vivre le Handicap Ensemble. Vous êtes engagée dans plusieurs causes humanistes telles que les violences envers les femmes, l’égalité entre les femmes et les hommes, les difficultés des étudiants confrontée à la Covid, l’aide aux sans-abris,… Expliquez-nous d’où provient cette empathie, cette envie et cette force d’accompagner les enfants malades et les personnes en difficulté.
Je ne saurais pas vraiment vous l’expliquer, probablement de mon éducation. D’aussi longtemps que je m’en souvienne, j’ai toujours voulu aider mon prochain et c’est pour cette raison que je réalise des maraudes en tant que bénévole pour la Croix-Rouge.
Sur un plan plus politique, et même si je suis consciente des enjeux que représentent les questions d’insécurité, d’immigration et de pouvoir d’achat, je suis convaincue que les questions dites plus sociales ne doivent pas être passées sous silence. Il est vrai que je suis tout particulièrement engagée en matière de solidarités, de santé et plus spécifiquement en ce qui concerne les maladies infantiles. A ce titre, je vais très prochainement déposer une proposition de loi visant à instaurer un congé spécifique en cas d’enfant porteur d’une pathologie d’une particulière gravité.
➤ Parmi vos interventions et actions passées au Sénat et les projets que vous souhaitez porter, quelles sont celles et ceux qui vous tiennent particulièrement à cœur, dont vous êtes particulièrement fière ?
Toutes ! En réalité, il est difficile de faire une classification de toutes mes interventions et actions passées au Sénat. Pour autant, il est vrai que certains sujets tels que la défense des oubliés du Ségur de la Santé ou encore la défense des étudiants sans master m’ont particulièrement touchée dans la mesure où j’ai reçu plusieurs centaines de messages de remerciements. Plus que des remerciements, la réception de tels messages donne du baume au cœur dans la mesure où nous prenons conscience que nous pouvons être à l’origine de l’amélioration de la vie de plusieurs milliers de personnes. Or, comme je vous le disais précédemment, c’est pour ce genre de situations que j’ai choisi de faire de la politique.
➤ Vous assumez également la présidence du Comité régional du tourisme Côte d’Azur France, un secteur qui a été extrêmement impacté par la pandémie et, s’agissant de la ville de Nice, particulièrement concerné par le devenir du Palais des Congrès : quelles sont les lignes directrices pour le futur ?
Il est indéniable que les conséquences issues des attentats terroristes et de la pandémie ont été terribles pour l’immense majorité des socio-professionnels du tourisme azuréen. Néanmoins, la résilience de la Côte d’Azur a porté ses fruits et a permis de circonscrire l’impact de ces différentes crises. Je suis très optimiste quant à l’avenir, pour la simple et bonne raison que notre territoire est extraordinaire et que tous ensemble nous travaillons au développement de l’attractivité de notre destination ! Entre montagnes, mer Méditerranée et soleil, la combinaison unique offerte par le ciel bleu, les plages ensoleillées et les sommets enneigés en font une destination incontournable pour les sports de pleine nature !
En outre, avec le CRT Côte d’Azur France nous prenons les choses au sérieux concernant l’avenir de notre destination. Nous continuons de travailler sur les clientèles de proximité et notamment sur la clientèle française et sur nos marchés historiques européens. Nous prospectons des marchés à haute valeur ajoutée car nous souhaitons nous tourner vers un tourisme qualitatif plus que quantitatif. Nous favorisons la dessaisonnalisation pour faire vivre l’écosystème touristique toute l’année.
Enfin, par un concept créatif, et à travers un spot vidéo disponible en quatre langues (français, anglais, italien et allemand), six visuels génériques Côte d’Azur France et seize visuels partenaires, nous avons lancé au CRT une campagne de publicité pour affirmer toute l’identité, la beauté et l’art de vivre uniques de la Côte d’Azur.
➤ Nous sortons de la Présidentielle, dans laquelle vous avez exercé des missions majeures d’abord auprès d’Eric Ciotti pour le Congrès des Républicains, puis de Valérie Pécresse pour l’élection présidentielle, et nous abordons l’acte 2 avec les élections législatives, or le Sénat incarne, selon le contexte et le moment, le complément ou le contrepoids de l’Assemblée Nationale : pouvez-vous nous livrer une analyse et éventuellement un vœu relativement à votre rôle dans la configuration future ?
Notre cap est clair. Il faut être lucide et tirer les leçons de nos échecs afin d’offrir une nouvelle offre politique de droite qui réponde aux besoins des Français et de notre époque.
Notre famille politique, Les Républicains, joue son existence dans les semaines à venir. Nous devons trouver un juste équilibre entre expérience et émergence de nouvelles personnalités pour nous ressouder derrière un idéal commun.
Mon vœu est que nous continuions à maintenir le cap selon lequel nous ne sommes solubles ni dans le macronisme ni dans le lepénisme. Nous devons poursuivre notre chemin en gardant comme boussole les valeurs d’autorité, d’identité et de liberté. Si la droite veut se perpétuer, elle doit redevenir un espoir.
Enfin, en ce qui concerne mon rôle dans la configuration future, je peux vous assurer que j’y prendrai ma part sans rien attendre en retour car je ne fais pas partie de ceux ou de celles qui participeront à des petits calculs dans les mois à venir. Je suis fidèle à ma famille politique et je continuerai à m’investir avec autant d’entrain car je suis profondément convaincue que nous sommes la meilleure alternative pour la France et les Français.