Clément Noël, Tessa Worley et Johan Clarey tenteront de glaner une médaille mondial ©AFP
Pour la première fois depuis 2009, la France accueille les championnats du monde de ski alpin. Une grande fête qui s’annonce dans le domaine des Trois Vallées. Le gotha des skieurs se donne donc rendez vous pour aller chercher l’or mondial. Voici une liste non exhaustive des favoris pour chaque épreuve. Un déclenchement de la baguette trop tardif nous a fait rater les combiné, mais nous sommes bien au départ des autres disciplines.
Super G (8 & 9 février)
➤ Femmes :
Le titre sera âprement disputé. Entre Mowinckel, Gut, Brignone ou encore Shiffrin, qui se sont toutes imposées cette saison, le suspense sera au rendez-vous. C’est peut être la Norvégienne qui part favorite, se montrant la plus régulière et étant en tête du classement de la discipline. De plus, elle s’est imposée le 22 janvier à Cortina, pour le dernier Super-G d’avant mondiaux. Toutefois, après sa victoire au combiné, Federica Brignone a montré qu’elle était une sérieuse candidate à la victoire finale.
Côté françaises, ce sont Romane Miradoli et Tessa Worley qui seront les tricolores les plus suivies. La première a signé son premier podium en coupe du monde cette saison (à Saint-Moritz, le 18 décembre), et est 7e au classement de la spécialité. La seconde avait réalisé une belle 4e place a Saint Anton le 14 janvier dernier et pourrait jouer les troubles fêtes.
➤ Hommes :
Comment imaginer que le plus beau métal puisse échapper à Marco Odermatt ? Le Suisse, auteur d’une saison quasi parfaite (4 victoires en 6 courses) dans la discipline, semble le mieux armé pour lever les bras sur la piste de l’Eclipse. Toutefois, le nouveau patron du ski mondial devra se frotter au digne héritier des Svindal et Jansrud ; en la personne de Aleksander Aamodt Kilde. Le Norvégien réalise lui aussi une bonne saison, cumulant 2 victoires et 2 podiums dans la discipline. Il ne faudra pas non plus oublier Kriechmayr, champion du monde en titre et troisième du classement de la coupe du monde. Il tentera de déjouer les pronostics et conserver son titre des championnats du monde de Cortina.
Enfin, comment ne pas évoquer les chances françaises. Symbolisées par Alexis Pinturault et Johan Clarey. Le premier est 4e au classement de la discipline et compte un podium cette saison. Nul doute qu’il sera de la partie dans la discussion finale, courant qui plus est à la maison. Revigoré par son titre au combiné, il pourra aborder le reste de la quinzaine sereinement. Pour le second, malgré un début de saison plus compliqué (il est 35e), il reste une cartouche plus qu’interessante pour l’Equipe de France. Le Tignard, doyen de ces championnats du monde (42 ans) tentera de rééditer son exploit des Jeux olympiques. Car oui, il est déjà rentré dans l’histoire, en devenant le plus vieux skieur a être monté sur la boite aux Jo et en coupe du monde (à Kitzbühel le 21 janvier). L’occasion d’aller chercher une breloque mondiale pour ses derniers championnats du monde.
Descente (11 & 12 février)
➤ Femmes :
Il y a une favorite et les autres. Sofia Goggia, 4 succès et un podium, répond comme celle qui a le plus de chance de repartir avec le plus beau métal. La championne olympique de Pyeongchang et vice championne olympique de Pékin, voudra décrocher sa première médaille d’or mondiale. Face à elle Ilka Stuhec et sa compatriote Elena Curtoni, toutes deux victorieuses à une reprise cette hiver, s’affichent comme ses principales adversaires.
Pour les tricolores, c’est encore Romane Miradoli, qui se présente comme la plus grande espérance. Bien que son meilleur résultat dans la discipline remonte à 2019 (une cinquième place à Cortina), elle sera la mieux placé pour tenter l’exploit. Elle sera accompagnée d’une autre française qui pourra essayer de jouer le trublion également, Laura Gauché. La native de Moutiers, autrice d’une belle 7e place lors de la descente à Cortina aura sa carte à jouer.
➤ Hommes :
On prend les mêmes et on recommence, mais dans un ordre different. Le grandissime favoris n’est autre que Aleksander Aamodt Kilde. Le Norvégien s’est partagé les victoires avec le champion du monde en titre, Vincent Kriechmayr (5 pour Kilde, 3 pour Kriechmayr). Il n’y a aucun doute sur le fait que la victoire se jouera entre les deux mastodontes de la discipline. Mais vu qu’en ski rien n’est jamais gagné d’avance, il faudra bien sûr surveiller de très près Marco Odermatt qui jouera crânement sa chance.
Côté français, Johan Clarey est un sérieux candidat à la breloque. Le Tignard est actuellement 4e du classement de la spécialité et sort d’une magnifique 2e place dans l’enfer de Kitzbühel. Il sera accompagné d’Adrien Théaux, de retour de blessure en début de saison. Le pyrénéen, victorieux à trois reprises en descente dans sa carrière tentera de créer la surprise, lui qui avait pris la 4e place a Val Gardena en début de saison.
Les pistes de “L’Eclipse” (Courchevel) et du “Roc De Fer”, sont les théâtres de ces championnats du monde 2023 ©CourchevelMeribel2023
Parallèle (14 & 15 février)
C’est surement la discipline la plus difficile à prédire. Tout simplement parce qu’il n’y a pas eu une seule épreuve cette saison et qu’il n’y avait que le parallèle par équipe lors des JO l’année dernière. Il faut alors se baser sur les derniers championnats du monde à Cortina en 2021. Chez les femmes, ce sont Marta Basino et Katharina Liensberger qui sont co-championne du monde en titre, devant la française Tessa Worley. Un trio qui tentera donc de remonter sur la boite, d’autant que dans les autres disciplines, ce sera plus compliqué d’aller chercher la médaille.
Pour les hommes, tout le monde se souvient du titre de champion du monde du Niçois Mathieu Faivre. Le skieur d’Isola 2000 s’était imposé devant Zubcic et Meillard. Cette année, il faudra également ajouter la rude concurrence des norvégiens Henrik Kristoffersen et Atle Lie McGrath.
Enfin, pour le parallèle par équipe, l’Autriche, championne olympique en titre, emmenée donc par Liensberger et Strolz notamment, font figure de favoris. Mais attention à l’Allemagne de Duerr et Strasser, à la Norvège de Stjernesund et Haugan , ou encore des USA de Shiffrin et Ford et la France de Worley et Faivre.
Slalom Géant (16 & 17 février)
➤ Femmes :
Comment l’or pourrait il échapper à Mikaela Shiffrin ? L’américaine, nouvelle détentrice du record de victoire en coupe du monde pour une skieuse (85 victoires), partira avec le costume de favorite. 5 victoires cette saison (sur 8 courses) l’installent dans un fauteuil royal. Attention tout de même à résister à la pression, comme ce ne fut pas le cas lors du combiné (elle est sorti à 3 portes de l’arrivée). Une pression que peuvent lui mettre Lara Gut et Marta Bassino, victorieuses cette saison ou encore Federica Brignone, lauréate de son premier titre de championne du monde sur le combiné et victorieuse du globe de la spécialité il y a deux saisons.
C’est sûrement la plus grosse chance de médaille pour les françaises. Tessa Worley, la double championne du monde 2017 et vainqueure du dernier globe de géant jouera des coudes pour monter sur la boite. Malgré un début de saison compliqué (son meilleur résultat est une 4e place a Semmering le 27 décembre), elle aura son mot à dire dans la victoire finale. Elle sera accompagné de Coralie Frasse Sombet, classée 16e de la discipline et qui a signé une belle 6e place a Kranjska Gora le 7 janvier dernier.
Marco Odermatt est le favoris en géant ©Alexis Boichard/AGENCE ZOOM
➤ Hommes :
Il domine la saison dans sa généralité, il est archi leader du classement général et de la discipline, comment ne pas l’imaginer s’imposer ? Marco Odermatt impressionne depuis deux ans. Le vainqueur du Gros Globe et du Globe de la spécialité est le candidat à sa propre succession en coupe du monde. Il tentera donc d’aller chercher sa première médaille aux championnats du monde, mais peut être qu’il n’attendra pas le 17 février pour cela. Ses principaux adversaires seront Kristoffersen (4 podiums cette saison), Loic Meillard et Lucas Braathen (1 victoire chacun), si le Norvégien est remis de son appendicite. Ces derniers tenteront de faire déjouer le prodige suisse.
Côté français, comment ne pas évoquer Mathieu Faivre ? Le Niçois, champion du monde en titre, avait déjoué tous les pronostics pour s’imposer à Cortina. Une victoire étonnante au vu de la forme qu’il affichait avant les mondiaux… Un peu comme aujourd’hui? Autre chance de médaille pour les tricolores, Alexis Pinturault, vainqueur du globe de la spécialité en 2021 et du combiné ce 7 Février, tentera de jouer les troubles fêtes.
Enfin, il faut saluer la première sélection d’Alban Elezi Cannaferina. Agé de 19 ans, il découvrira donc les championnats du monde après son titre chez les juniors à Saint-Anton le 22 janvier dernier.
Slalom (18 & 19 février)
➤ Femmes :
Ça serait mentir que de dire que Mikaela Shiffrin n’est pas la grandissime favorite pour la dernière épreuve de la quinzaine. Autrice de 5 victoire et 3 podiums (en 9 courses), il est difficile d’imaginer qu’elle reparte sans la médaille d’or. La nouvelle lauréate du globe (elle possède 255 points de plus que sa dauphine) devra se méfier de Wendy Holdener et de Petra Vlhova, 2e et 3e du classement. La Suissesse, médaillée de bronze à Pékin entre les piquets serrés tentera de faire tomber la reine du slalom. Vlhova, vainqueure du globe la saison dernière essaiera de retrouver le niveau qu’elle affichait la saison dernière, pour s’emparer de l’or.
Côté françaises, la tendance est plus à la jeunesse. Il reste tout de même Nastasia Noens. La Niçoise est la mieux classée et voudra faire bonne figure pour ses derniers championnats du monde. La jeunesse française est représentée par Chiara Pogneaux et Marie Laure. Les deux jeunes skieuses (20 & 21 ans) seront là pour engranger de l’expérience. Attention toutefois aux surprises, surtout à domicile. Sur une course d’un jour tout reste possible.
Mikaela Shiffrin tentera de surfer sur sa bonne forme à Méribel ©AFP
➤ Hommes :
C’est la discipline où il y aura surement le plus de suspense. Le spectacle pour clôturer ces mondiaux. Ils sont 5 à avoir gagné cette saison. Il n’y en aura que 3 sur la boite. Si Lucas Braathen est pour le moment incertain pour participer à la course, le leader du classement de la spécialité fait figure de favoris après avoir montré sa régularité ( 2 victoire, 3 podiums). Il faudra forcement compter sur son compatriote, Henrik Kristoffersen (2 victoires et un podium). Le vainqueur du dernier globe entre les piquets serrés affiche plus d’expérience et un niveau de forme très élevé. Enfin, Daniel Yule (2 victoires), Ramon Zenhaeusern (1 victoire) et Manuel Feller (2 podiums), seront bien placé pour jouer le podium.
Pour les français, après la blessure de Victor Muffat-Jandet, il ne reste que Clément Noël pour tenter d’aller chercher la breloque. Regonflé après sa victoire à Schladming, le Vosgien tentera de réaliser le double après son titre olympique l’an passé. La question sera de savoir si Alexis Pinturault sera également de la partie. Enchainant les mauvais résultats dans la discipline (il ne s’est pas qualifié lors des 2 derniers slaloms qu’il a disputé), il peut ne pas s’aligner pour ce dernier jour des mondiaux, à mois que l’air de chez lui ne réussisse à le transcender.