Pas un chat sur les quais de la gare SNCF ce vendredi 23 décembre ©Chalabala
Quoi de mieux que faire une grève entre le 23 et le 26 décembre pour pourrir les vacances de Noël et ne pas permettre à des familles de se retrouver après une longue année c’est une idée tout droit venue des agents de la SNCF. La nuisance des agents grévistes est difficilement acceptable pour les contribuables que nous sommes. Surtout que cette compagnie publique a eu un effacement de dette de 35 milliards d’euros. Pour rappel, en janvier 2020, Bercy avait épongé 25 milliards avec l’accord de Bruxelles, suivi de 10 milliards en Janvier 2022. Cette grève ou prise d’otage de Noël voire chantage de fin d’année a été initiée par un collectif informel de chefs de bord organisé sur un groupe Facebook d’environ 3 500 membres, qui rejettent toute appartenance syndicale. Les syndicats avaient déposé des préavis pour le collectif, mais n’appelaient pas eux-mêmes à la grève. Une situation qui a mis mal à l’aise à la fois la direction de la SNCF, et les représentants syndicaux, et rendu les négociations particulièrement complexes.
Dans notre département maralpin, nos élus sont montés au créneau et avec raison. Du coté de Nice, Christian Estrosi demande la réquisition des personnels de la SNCF : « Si le droit de grève est un droit constitutionnel, il ne saurait se faire au détriment de la libre circulation de nos concitoyens. Alors que chacune et chacun d’entre nous ressent le besoin de se retrouver en famille pour les fêtes de Noël, cette grève de certains personnels de la SNCF est injustifiable et inacceptable.
Celles et ceux qui choisissent de faire grève pourraient bien priver plusieurs dizaines de milliers de familles d’être réunies pour les fêtes. C’est indigne ! Je veux également remercier les personnels de la SNCF qui ont fait le choix responsable de ne pas faire grève.
Enfin, compte tenu du caractère exceptionnel de cette période de l’année, je demande au Ministre des Transports, Monsieur Clément Beaune, de procéder à la réquisition des personnels de la SNCF pour que les Français puissent circuler normalement. Il est encore temps de ne pas gâcher les fêtes de Noël de nos concitoyens. Il est temps que chacun prenne ses responsabilités ! ».
Du coté de Cannes, David Lisnard, lui, fustige le service public : “Des milliers de Français pénalisés pour Noël par cette indécente grève. Des familles qui ne se retrouvent pas. Des contribuables spoliés avec une entreprise publique qui s’est vue effacer 35 milliards d’€ de dette en 2 ans, obligée de rembourser un non-service avec nos impôts.”
Réponse du Ministre des Transports qui était l’invité de FranceInfo : “Il ne faut pas vendre des illusions (…) La Constitution protège le droit de grève et la réquisition ne serait pas possible aujourd’hui légalement. ” Une réponse qui n’apportera aucune satisfaction aux voyageurs lésés. Seule satisfaction, les agents grévistes ont accepté sous la pression les propositions de négocations. Parmi les nouvelles propositions, 160 emplois supplémentaires devraient être créés dès 2023, et 40 emplois de plus “dans les trains sensibles”. La prime spécifique des contrôleurs passerait de 600 à 720 euros bruts annuels. La direction propose aussi la création d’une “ligne métier ASCT” (chef de bord), qui réunit tous les contrôleurs sous la même casquette, a indiqué une source syndicale à l’AFP. Certes, le Nouvel An est sauvé mais ces irresponsables ne redoreront pas le blason de la SNCF aux yeux des utilisateurs de ce transport public…