Emmanuel Macron lors de son allocution ©Gouvernement
Ce lundi soir, le Président de la République française s’est adressé à ces compatriotes quant aux douloureux sujet de la réformes des retraites. Dans son intervention, Emmanuel Macron a rappelé la nécessité d’un recul de l’âge de départ à la retraite, sans quoi, les pensions auraient pu être revues à la baisse, les cotisations auraient pu augmenter ou la dette aurait pu être creusée. Il dit entendre la colère, mais “la réponse ne peut être ni dans l’immobilisme, ni dans l’extrémisme” ajoute-t-il. Le locataire de l’Elysée annonce que “nous avons devant nous 100 jours d’apaisement, d’unité, d’ambition et d’action au service de la France“. En conséquence, il lancera 3 grands chantiers sur le travail, la justice et le le progrès, que la Première Ministre détaillera dès la semaine prochaine. Il veut pour cela s’appuyer sur “toutes les forces d’action de bonne volonté, nos maires, nos élus, nos forces politiques, nos syndicats” qu’il annonce vouloir “associer en relançant dès le mois de mai des coalitions et alliances nouvelles sur les bases solides du Conseil national de la refondation“.
Suite à l’allocution du Président, les maires de la Côte d’Azur ont partagé leurs avis quant à ce qu’Emmanuel Macron a déclaré. Christian Estrosi, maire de Nice, espère que les “mots de confiance du Président de la République à l’égard des collectivités” amènent à “leur confier la mise en œuvre décentralisée de cette feuille de route“. Il considère que l’association et la mobilisation des forces vives de la nation feront “de ces 100 jours une réussite“. Les réactions de Lionnel Luca, et de David Lisnard ont été plus légères, accompagnées d’un brin d’humour. Le maire de Villeneuve-Loubet critique l’inélégance d’Emmanuel Macron qui “n’a pas eu un mot pour sa 1ère ministre qui a fait le plus dur pendant plusieurs semaine“. Il ironise en ajoutant que le Président “a fait un excellent discours … D’un président qui vient d’être élu la 1ère fois !“. De son côté, l’édile de Cannes assure que “l’inaction mène à l’incantation” et que “le conformisme génère l’immobilisme“. Il complète en disant que “six ans de présidence, onze ans de pouvoir, quarante ans d’étatisme“, cette impression sera aussi partagée par Éric Ciotti qui en fera mention dans sa communication. Pour terminer, il a ironisé le concert de casseroles qui a eu lieu devant la mairie, durant lequel se tenait une réunion, “nous ne méritons quand même pas les encouragements faits aux soignants pendant le Covid” a-t-il conclu.
Les députés ont aussi réagi. Le député des Alpes-Maritimes et Président des Républicains Éric Ciotti a considéré que allocution n’ajoutait “rien de vraiment nouveau” et “rien de concret dans un catalogue de vœux pieux“. Michèle Tabarot trouve d’ailleurs que le “Président a manqué l’occasion d’apaiser et de rassurer“. De son côté, Éric Pauget entend l’augmentation des effectifs de gendarmeries et de magistrats, mais s’interroge néanmoins sur la livraison des “places de prisons supplémentaires promises en 2017 ?“, “sans elles, les peines ne seront toujours pas appliquées et le sentiment d’impunité perdurera !” précise-t-il. Alexandra Martin, quant à elle, fustige le “cap imaginaire promis depuis six ans qui nous a envoyé droit dans le mur“. Elle affirme que pour “mener les grands chantiers de l’école, de la justice, de l’environnement, de la décentralisation… il faudra tourner la page blanche du macronisme qui, sans colonne vertébrale, aura divisé les Français et affaibli notre démocratie“. Après avoir cité la musique Paroles paroles d’Alain Delon et Dalida, Alexandra Masson évoque un “vide sidéral” pour caractériser la prise de parole d’Emmanuel Macron.
Les sénateurs se sont aussi faits entendre quant à cette allocution. En effet, Alexandra Borchio Fontimp annonce que le Président a démontré “sa déconnexion avec les Françaises et les Français” et ajoute “il prétend vouloir lutter contre la bureaucratie mais qu’a-t-il fait depuis 6 ans en ce sens ? Rien“. Son collègue, Phillipe Tabarot, déclare que “les priorités sont connues” et que “les français veulent des réponses face à l’urgence, pas un calendrier, ni un catalogue“.