Philippe Tabarot est monté au créneau suite aux dernières polémiques sur les mineurs non accompagnés ©PhilippeTabarot
Les Alpes-Maritimes débordés par l’explosion de la prise en charge de mineurs migrants
Auparavant appelés “mineurs isolés étrangers” (MIE), on parle désormais de “mineurs non accompagnés” (MNA) conformément à la terminologie du droit européen apparue dans la résolution du 26 juin 1997 du Conseil de l’Europe. Un mineur non accompagné (MNA) est un enfant de moins de 18 ans, de nationalité étrangère, présent sur le territoire français sans être accompagné d’un adulte, titulaire de l’autorité parentale ou représentant légal.
Dans le cadre de la protection de l’enfance, la prise en charge des MNA relève des services de l’aide sociale à l’enfance (ASE) mis en place par les départements. Quand une personne se présente comme mineure et privée de la protection de sa famille, le service de l’ASE doit organiser un accueil provisoire d’urgence (également appelé “mise à l’abri“) de cinq jours maximums qui doit permettre d’évaluer la minorité et l’isolement familial.
Dans le département des Alpes-Maritimes, ce sont plus de 4 .909 mineurs non accompagnés, essentiellement d’origine africaine, qui ont été “mis à l’abri” en 2022, c’est-à-dire hébergés en urgence à leur arrivée le temps d’évaluer leur minorité. Ils étaient 4.049 en 2021, soit une hausse de 21%. Dans le même temps, 617 MNA ont été pris en charge en hébergement de longue durée, contre 442 en 2021 (+40%).
Le Sénateur monte au créneau
Le Sénateur Philippe Tabarot souhaite attirer l’attention du Ministre de l’Intérieur et des Outre-mer sur les difficultés liées à l’accueil de mineurs migrants non accompagnés dans les Alpes-Maritimes. Face à l’explosion des arrivées de migrants clandestins sur notre territoire, la Préfecture des Alpes-Maritimes a réquisitionné dans l’urgence un établissement hôtelier pour héberger des mineurs non accompagnés à Antibes Juan-les-Pins, malgré la désapprobation du Maire de la commune Jean Leonetti.
Il indique que “notre département, du fait de sa situation géographique, est submergé par les migrants traversant la frontière commune avec l’Italie. Pourtant, l’Etat est resté sourd face aux appels à l’aide répétés des élus locaux, qui dénoncent cette situation depuis plusieurs années.” Les Alpes-Maritimes prennent une large part dans l’accueil des mineurs migrants non accompagnés et les réorientations promises par l’Etat sur l’ensemble du territoire français demeurent trop marginales.
Il ajoute que “le Département n’est plus en mesure d’accueillir ces mineurs dans des conditions décentes, au vu de la saturation des dispositifs existants et du coût élevé de cette prise en charge. L’Etat ne peut plus imposer l’accueil de ces populations fragilisées aux collectivités dans cette conjoncture intenable. Il est temps qu’il accepte le dialogue avec les zones concernées et l’instauration d’une répartition plus équitable sur l’ensemble du territoire français. “
Ainsi, dans un contexte qui plus est particulier, à l’approche de l’examen du projet de loi visant à renforcer le contrôle de l’immigration, Philippe Tabarot demande au Ministre de l’Intérieur et des Outre-mer de remédier à cette crise rapidement, en prenant les dispositions nécessaires pour soulager notre territoire et ses élus.