Rodrigo Chaves Robles est venu à Nice dans le cadre de la Conférence des Nations Unies sur les Océans qui aura lieu en 2025 ©VilledeNice
En juin 2025, la Ville de Nice accueillera la troisième Conférence des Nations Unies sur les Océans : UNOC 2025, évènement planétaire organisé par la France et le Costa Rica qui réunira les chefs d’Etat et de gouvernements du monde entier durant une semaine. Nice est la troisième ville à accueillir ce sommet international après New York et Lisbonne, affirmant l’ambition politique et environnementale de Nice, ville verte et bleue de la Méditerranée, et sa capacité à accueillir des événements mondiaux.
Le Costa Rica, un pays exemplaire en matière environnementale
Le Costa Rica est depuis de nombreuses années déjà un pays exemplaire aux yeux du monde pour la préservation de la planète : il a été désigné « Champion de la Terre » par l’ONU en 2019, l’honneur environnemental le plus prestigieux. Ce pays, à cheval sur deux océans, est un laboratoire mondial de la décarbonation, de l’adaptation et des politiques de préservation de la biodiversité. Le Costa Rica réussi à atteindre 99% de sources d’énergies renouvelables, et à inverser le processus de déforestation pour constituer d’immenses puits de carbone, dans un pays recouvert à plus de 50% de forêts tropicales avec une biodiversité unique au monde. C’est un véritable exemple pour la France qui s’est placée dans une trajectoire de neutralité carbone à 2050, et Nice s’est positionnée sur cette même trajectoire avec une étape intermédiaire de -55% de CO2 d’ici 2030. Certes les chiffres sont ambitieux pour notre cité azuréenne et les objectifs difficilement réalisables mais l’inspiration que peut susciter ce petit pays peut déclencher un réel dynamisme et des échanges fructifiants dans notre département Maralpin.
Rodrigo Chaves Robles a été élu Président du Costa Rica le 8 mai 2022 avec 52,85% des voix. Ancien cadre de la Banque mondiale et Ministre des Finances entre 2019 et 2020, il axe son programme sur la lutte contre la corruption et la mauvaise gestion, principales causes selon lui de l’appauvrissement du pays. Ce dernier a refusé de ratifier l’accord d’Escazú par sa volonté de «rassurer le secteur privé» compte tenu que le pays vit une crise économique et sociale sans précédent. Pour rappel, la dette extérieure est équivalente à 70% du PIB, la pauvreté, elle, frappe 23% de la population, le chômage est à 14%. Pour les écolos-bobos occidentaux, il y aurait un recul environnemental à la suite de son élection, pour les intelligents moyens que nous sommes, vous en conviendrez, le Costa Rica connait des problématiques économiques et sociales que nous ne pouvons comprendre, ni juger.
Le lieu et le programme dévoilés
Suite à une réunion de travail sur cet événement mondial, une conférence de presse a été donnée suivie d’une réception à la Villa Masséna durant laquelle Rodrigo Chaves Robles a été fait citoyen d’honneur de Nice. Christian Estrosi et le Président du Costa Rica ont exprimé leur satisfaction mutuelle de travailler ensemble à ce sommet historique et ce fut également l’occasion pour le Maire de Nice d’annoncer le lieu et le programme envisagé.
Le Port de Nice donc accueillera cette troisième Conférence des Nations Unies sur les Océans. D’une part l’aménagement des salles du Sommet se ferait sur le Quai Infernet, en détruisant la structure actuelle pour installer les nouvelles infrastructures qui ont vocation à être réutilisées ensuite. D’autre part l’installation du siège du sommet se ferait dans les anciens locaux des affaires maritimes, au 22 Quai Lunel, dans un bâtiment propriété de la Métropole.Des espaces grand public vont être pensés sur d’autres parties du port et dans la ville, pour associer pleinement nos concitoyens à l’évènement.
Le programme de cette conférence serait divisé en trois temps : un colloque universitaire, scientifique et innovation, suivi du sommet des Chefs d’État et enfin un sommet des villes du littoral. La biennale des Arts de Nice sera donc décalée en 2025 pour être consacrée à la Mer et les Océans. L’aire marine protégée de Nice qui sera, quant à elle, inaugurée en juin 2025. De plus, pour permettre cette association de compétences et de moyens entre l’État et les Collectivités, au service du rayonnement de la France, le Maire de Nice proposons qu’un « arrangement international » soit conclu entre les gouvernements de la République française et de la République costaricienne. Cet arrangement doit permettre tout à la fois : de fixer les objectifs de l’organisation de cette Conférence et de préciser les modalités concrètes d’action des opérateurs publics chargés de l’organisation matérielle de cet événement.
Christian Estrosi montrant le bassin Lympia à Rodrigo Chaves Robles, Président du Costa Rica ©VilledeNice
Le maire de Nice déclarait que “les Nations Unies ont confié à la France et au Costa Rica le soin d’organiser la 3e Conférence de l’ONU sur les Océans, et ont décidé ensemble que cet événement d’une importance capitale pour l’avenir des Océans et de la planète aurait lieu à Nice en juin 2025. La France a choisi Nice comme vitrine des métropoles littorales en matière d’adaptation à la transition écologique.”
Il ajoutait que “le Président du Costa Rica, Rodrigo Chaves Robles, accompagné de la délégation costaricienne, nous a fait l’honneur et l’amitié de répondre à notre invitation pour commencer à travailler ensemble dès aujourd’hui à la réussite de cet événement qui doit avoir l’ambition de donner au monde un accord multilatéral aussi important que l’Accord de Paris en 2015 pour la préservation des Océans qui recouvrent plus de 70% de notre planète bleue. ”
Pour conclure, Christian Estrosi affirmait que “c’est tout le sens de cette visite officielle qui nous rappelle combien le monde, s’il trouve les moyens de coopérer, s’il sait s’écouter, s’il fait la part belle aux échanges et croit ensemble à sa capacité à transcender les clivages pour le bien commun, saura trouver les ressources nécessaires pour protéger et préserver les Océans qui régulent la vie ».
Pour rappel, Nice avait déjà accueilli des évènements mondiaux comme le Conseil Européen en 2000, le Sommet Russie-Union Européenne en 2008, la Visite d’État de Hu Jintao en 2010, le Sommet Afrique-France 2010 et la Visite d’État de Xi Jinping 2019.
Nice se dote d’un grand plan de transition et de protection maritime
Le Maire de la capitale Azuréenne a voulu réaffirmer sa volonté pour que Nice devienne une métropole verte et bleue. Verte, à travers le Plan Climat métropolitain dont la stratégie ambitieuse de décarbonation au niveau locale a pour objectifs la réduction de 22% d’émissions de gaz à effet de serre d’ici 2026, de 55% d’ici 2030 et puis de viser la neutralité carbone à 2050, en cohérence avec les objectifs écologiques du Gouvernement. Viens s’ajouter le Haut Conseil pour le Climat la biodiversité composé de 17 experts scientifiques dont Magali Reghezza membre du Haut conseil national pour le climat afin d’accompagner les élus niçois dans leurs décisions et d’éclairer leurs stratégies à l’aune des toutes dernières données scientifiques.
Bleue, pour la mise en place d’une zone de contrôle des émissions de polluants sur notre littoral, 5 ans avant la zone ECA en Méditerranée prévue 2025. Depuis le 18 janvier 2020 déjà, le Port de Nice a réduit son taux de souffre à 0,1% alors que la Méditerranée atteint un taux de 0,5%. Compte tenu qu’aucun dépassement du taux réglementaire de polluants atmosphériques depuis 2019 n’a été signalé dans le Port de Nice, la Ville de Nice vise la neutralité en soufre d’ici 4 ans.
A cette zone de contrôle, s’ajoutent un projet de création d’une aire marine protégée au sein de notre sanctuaire Pélagos, un plan zéro déchet plastique d’ici 2025 pour mettre un terme à ce fléau qui représente 95% de la pollution en Méditerranée. Mais aussi une requalification du Port de Nice ainsi que l’électrification des quais du Port de Nice et des 7 ports de la Métropole d’ici 2026.
La Métropole étant fondée sur un bassin versant, notre territoire est intiment lié aux enjeux de l’eau. Mais qui dit enjeu, dit sécurisation de la ressource avec une requalification d’envergure européenne de la station de traitement des eaux usées rejetées en mer (800 M €) qui permettra la préservation du milieu marin, en garantissant la qualité des eaux de baignade, une production de bioénergies (biométhane et électricité photovoltaïque) mais aussi une optimisation énergétique de l’ensemble du process avec l’utilisation de l’énergie fatale des effluents ainsi que la réutilisation des Eaux Usées Traitées (4,8 millions de m3 annuels) qui en fait le plus gros projet de France.