La relation entre Éric Ciotti et la Mairie n’est pas prête de s’apaiser… ©GautierLaroche/VilledeNice
Ce mercredi 7 juin, Éric Ciotti s’est une nouvelle fois attaqué à Christian Estrosi. En effet, ce dernier, par la voie d’un communiqué, a dénoncé “l’insécurité grandissante” que la cité niçoise subirait. Pour se justifier, le député de la première circonscription des Alpes-Maritimes s’est appuyé sur le recensement, dans la capitale azuréenne, du nombre de blessés par arme à feu ou par arme blanche entre le 1er janvier et le 31 mai. Ainsi, 36 blessures ont officiellement été causées par une arme, auxquelles “s’ajoutent des dizaines de rixes“. L’élu s’est ensuite basé sur les chiffres de la délinquance à Nice pour 2022 afin de souligner que, durant l’année dernière, la capitale azuréenne a été victime d’une augmentation de 7,2% des coups et blessures volontaires, de 16% des violences sexuelles ainsi que de 24,1% des vols de véhicules. Le Président des Républicains a d’ailleurs insisté en déclarant qu’à Nice, “les conditions de sécurité se dégradent d’année en année et cela touche l’ensemble des quartiers de la ville“, avant de rappeler que “fin avril, les sapeurs-pompiers envoyés dans le quartier des Moulins pour secourir des personnes ont dû être escortés par les forces de police“.
Éric Ciotti ne s’est pas arrêté en si bon chemin, en effet, il s’est aussi attaqué à la police municipale niçoise, l’une des plus efficace de France. Selon lui, cette dernière serait assujettie à une baisse “extrêmement importante des effectifs” et ses agents souffriraient “d’un manque important de moyens“. Le Vice-Président du Département des Alpes-Maritimes l’a démontré en affirmant qu’au “mois de septembre 2019, le maire de Nice déclarait disposer de 630 agents” alors qu’en “septembre 2020, il annonçait sur un plateau de télévision compter dans ses rangs, 550 policiers municipaux“. Le Député a enchaîné en déclarant que “la police municipale de Nice compterait aujourd’hui 348 agents“. Réputé pour son exigence en matière de sécurité, l’élu a demandé à ce qu’une campagne de recrutement soit “urgemment” lancée, avant de demander également le lancement d’un “audit interne sur la gestion de sa police municipale afin d’établir les raisons des très nombreux départs“.
Une réponse qui ne s’est pas fait attendre
Quelques heures plus tard, le Directeur de la Police Municipale de Nice est venu “rétablir la vérité“. Dans un communiqué, ce dernier se dit être “indigné par cette tentative de déstabilisation” menée par des “contrevérités et des fake news“. Bien qu’il revient au Préfet de “rétablir la vérité des chiffres […] de la délinquance sur Nice entre 2021 et 2022“, Jérôme Marcenac conteste tout de même “les chiffres des effectifs de la police municipale annoncés“. Ce dernier a affirmé que la police municipale “n’a jamais été aussi nombreuse“, malgré le fait qu’elle soit “confrontée à des tensions sur ses recrutements“. Selon le Directeur de la Police Municipale de Nice, au 31 mai 2023, les agents de sécurité municipaux opérationnels étaient au nombre de 441, tandis que 18 étaient “placés en longue maladie“. De plus, il a annoncé que 11 nouveaux agents seront recrutés au 1er septembre 2023 et que 19 Agents de Surveillance de la Voie Publique sont susceptibles d’être reconvertis en policiers municipaux, ce qui porte à 489 le nombre de postes budgétés.
Jérôme Marcenac a poursuivi en faisant remarquer que 149 ASVP et qu’une “soixantaine d’administratifs” sont présent aux côtés des policiers municipaux. Par ailleurs, il a affirmé qu’il peut “compter sur une réserve opérationnelle de la police municipale de près de 100 agents de la Ville et de la Métropole“. Enfin, ce dernier a aussi mentionné la “dizaine d’agents permanents” et les “22 vacataires issus des forces de sécurité intérieure” qui habitent le “service dédié sur la sécurité évènementielle” avec qui il travaille “quotidiennement“. Ainsi, ces chiffres portent à 828 le nombre d’effectifs à sa disposition. En outre, le Directeur de la Police Municipale de Nice a souligné que 12 mutations sont envisagées ainsi que 8 départs à la retraite et 3 démissions ont eu lieu depuis janvier 2023, ce qui est “loin des départs massifs énoncés par le Député“. De surcroît, ce dernier a notifié avoir, avec Christian Estrosi et Anthony Borré, “mis en œuvre des mesures de fidélisation […] afin de veiller à ce que rien ne nous fasse défaut“, et donc, “que les Niçoises et les Niçois puissent bénéficier d’agents engagés à leur service“. Avant de conclure, Jérôme Marcenac a indiqué que les “nombreuses délégations françaises et étrangères” reçues par Nice témoignent du respect et de la reconnaissance exprimés envers sa police municipale. Le communiqué se termine alors en demandant à “Éric Ciotti de laisser la police municipale en dehors des polémiques qu’il entend entretenir quotidiennement“.
