L’exposition sur les costumes du Carnaval de Rio à la Villa Masséna. ©EDM
L’histoire du Carnaval
Cette année, la Ville de Nice célèbre le 150e anniversaire du Carnaval de Nice. Cet événement est celui qui est le plus suivi de la Côte d’Azur en hiver. 3e plus gros carnaval du monde après celui de Rio et de Venise, le Carnaval de Nice fait partie des attractions indispensables du patrimoine et de la culture du Comté. Créé en 1873, il n’y a que les guerres et la pandémie de Covid-19 qui ont empêché les grosses têtes de défiler dans les rues niçoises (seules les éditions de 1915 à 1920, de 1941 à 1945 et les éditions 1991 et 2021 n’ont pas eu lieu).
Cette grande célébration est inspirée des fêtes païennes liées au cycle des saisons. Ainsi, le Carnaval marque la nouvelle année. C’est donc en 1873 que les notions de Carnaval structuré apparaissent, avec la création du comité des fêtes. En découlent les cortèges de chars, les illustrateurs, la mise en scène ou encore les tribunes payantes. C’est en 1876 que débarquent les batailles de fleurs. Un spectacle unique au monde, donnant ce côté poétique et singulier au Carnaval, tout en permettant un développement de la production locale. Historiquement, ce sont des Niçois bénévoles qui construisent les grosses têtes. A partir de 1922, les Carnavaliers se regroupent en 4 associations :
➤ l’Amicale des constructeurs carnavalesque
➤ Les As
➤ les Artisans
➤ l’Union
Puis, en 1995, lorsque le comité des fêtes laisse la place à l’Office du Tourisme de Nice pour l’organisation du Carnaval, celle-ci va réorganiser les groupes. Les Carnavaliers étant principalement des grandes familles, ces dernières vont se regrouper en sociétés. On retrouve donc à présent 5 entreprises :
➤ Construction Carnavalesque (famille Durand)
➤ Carnaval Story (famille Ruzziconi)
➤ Concept Evénementiel (Pierre Povigna)
➤ France Festivité (Gilles Povigna)
➤ Nice Festivité (Cédric Pignataro)
C’est en 1996 d’ailleurs, que les Carnavaliers obtiennent le statut de professionnel. Chaque année, ils sont environ une quarantaine pour animer et créer la fête la plus populaire de la cité azuréenne.
Le programme des festivités
Pour cette 138e édition, pas question de se la jouer petit bras. La Ville de Nice compte bien faire briller les yeux des près de 200 000 spectateurs français et internationaux qui assisteront au spectacle. Ainsi, en lien avec l’UNESCO, le Carnaval sera aux couleurs des merveilles du monde. 5 corsos illuminés composés de 16 chars, autour des thèmes inscrits au patrimoine de l’UNESCO. 5 batailles de fleurs composées de 16 chars également, qui eux, seront autour des thèmes du patrimoine mondial immatériel et la mise à l’honneur des savoirs faire. Ce sont près d’un millier d’artistes, venant des quatre coins du globe qui sauront faire voyager les chanceux venus voir le spectacle. Enfin, le Carnaval renoue avec ses traditions en clôturant la fête par l’incinération du Roi, suivi d’un grand feu d’artifice.
Les croquis du Roi et de la Reine de ce Carnaval 2023 ©VilledeNice
En ce qui concerne les animations, c’est toute la ville qui sera aux couleurs du Carnaval. À commencer par nos pitchouï, qui auront des animations ainsi que des goûters dans toutes les crèches et écoles de la ville. De plus, le village du Carnaval, ouvrira ses portes le 10 février, sur la promenade du Paillon (au niveau du square Leclerc), et proposera des animations et des gourmandises tous les jours de 11h à 18h. Les distractions seront nombreuses dans la cité azuréenne avec notamment l’exposition à la Villa Masséna sur l’univers des costumes du Carnaval de Rio. À Cap3000 aura lieu l’exposition des originaux “Les artistes ont la grosse tête”, et une rétrospective de costumes et de photos d’archives sur le Carnaval auront lieu à Nice-Etoile.
L’Opéra de Nice accueillera lui, le grand bal du Veglione, le bal masqué aura lieu le 25 février à 19h. Un bal ouvert à tous et gratuit, sous réserve de venir costumé. De plus, un concert gratuit aura lieu le 22 février, à partir de 20h30, celui-ci sera dirigé par Romain Mussault, chef d’orchestre de la garde municipale.
Enfin, le Carnaval s’invitera dans tous les territoires de la ville ainsi que de la Métropole, avec la présence de troupes et d’animations à Saint-Etienne-de-Tinée ou encore à Saint-Martin-Vésubie par exemple.
De plus, il y aura un Carnaval étudiant au sein du corso Carnavalesque du 14 février, organisé par les étudiants de la FACE06. Il y aura également la soirée du Queernaval le 17 février sur la place Masséna à partir de 20h30, organisé avec la communauté LGBTQ+.
“On a une responsabilité de génération”
La fête était au rendez-vous à la Villa Masséna, durant la conférence de presse d’annonce des festivités. Sur les airs entonnés par l’orchestre folklorique, les élus et Caravaniers ont pu déclarer la fierté et la joie d’organiser et de participer à ce 150e anniversaire du Carnaval. “Depuis que je suis tout petit, j’ai participé à tous les Carnavals. C’est dans notre culture, dans nos gènes à nous les niçois. Naturellement, quand je suis devenu Maire, j’ai souhaité reprendre, en régis public, l’organisation du Carnaval pour mieux maitriser un certain nombre de choses et le rendre toujours plus beau. Je crois que ces dernières années, malgré la crise du Covid, nous n’avons pas perdu cette remise au gout du jour de cette inscription de Carnaval dans une société toujours plus en attente d’émotions. Ces émotions, je les partage en famille, avec les Niçois. C’est notre patrimoine et on est fier de se battre et de le défendre avec tous ceux qui le font, qui y participent, qui le partagent et qui viennent de plus en plus nombreux du monde entier ” , déclarait Christian Estrosi.
Pour Cédric Pignataro, Carnavalier, ” Nous ne sommes pas de simples sociétés de fabricants de char, derrière on a une responsabilité de génération. C’est pour ça que les Carnavaliers sont autant investis. 150e anniversaire, On s’aperçoit que ce n’est pas une simple fête. 150 ans, c’est tout ce qu’il y a autour, et je suis très honoré et fier d’y participer ” .
Une édition qui s’annonce donc riche en émotion, début des festivités le 10 février.
