Construction d’un bâtiment au coucher du soleil ©achirathep
Alors que notre gouvernement se vante d’une croissance faible mais stabilisée à toute épreuve, un stabilisation de l’inflation que nos voisins européens envieraient, la réalité de la crise économique nous rattrape. Comme nous l’évoquions, la politique du chèque and dette a permis seulement de mieux reculer pour mieux sauter dans le gouffre de la crise économique. Favorable à un élagage économique due aux cycles économiques, le gouvernement, lui, a choisi l’inverse, le soutien massif avec des chèques de l’économie et non l’investissement dans des réformes structurelles de l’économie, de l’administration et de l’énergie.
Un taux de faillite record
Aujourd’hui, la France enregistre un taux record de faillite d’entreprises selon Altarès avec une augmentation de 49,9% des procédures. Plus exactement, nous parlons de 9800 défaillances. Il y aurait 800 entreprises qui tomberaient en défaillance chaque semaine. Au troisième trimestre, les défaillances ont fait un bond. Avec 8950 procédures collectives ouvertes entre le 1er juillet et le 30 septembre, le niveau des défaillances augmente de 69 % comparé à l’été 2021, un taux jamais observé depuis 25 ans. Le commerce de détail, la restauration, les services à la personne sont toujours durement fragilisées. Des signaux préoccupants émergent dans le bâtiment (second œuvre, fabrication et négoce de matériaux). Pour le quatrième trimestre, ce sont 12 256 procédures qui ont été ouvertes… Pour cette année 2022, 3 214 PME (jusqu’à 100 salariés) ont défailli (+78,2 %) dont le tiers sur le 4ème trimestre (1 037). Alors certes, le cabinet d’études affirme que nous n’avons pas encore atteint le niveau de défaillance de 2019 mais nous nous y rapprochons dangereusement. En effet, il y aurait 10 000 défauts de moins qu’en 2019 (-18, 5 %) mais l’écart se réduit en fin d’année (-9,3 %). Si pour l’instant le volume des défaillances d’entreprises est encore contenu, qu’en sera t-il pour l’année 2023 où un ralentissement des activités notamment dans la construction se fait déjà sentir ?
Au niveau des régions, ce sont les Hauts de France qui sont les plus touchés. Notre région PACA semble mieux résister mais pour combien de temps ? Les plus taquins d’entre vous diront que la Métropole niçoise sera mise sous tutelle avant que les entreprises soient en défaillance.
Le bâtiment représente un quart des défaillances
Pour le secteur de la construction, les défaillances repassent au dessus de la barre des 10 000 défauts avec 10 033 procédures ouvertes cette année. soit une augmentation de 33,6% par rapport à l’année 2021. Le gros œuvre (+22,8%), la maçonnerie générale (+22,3%), et la construction individuelle (+20,6%) restent en dessous de la moyenne nationale. Mais pour le second œuvre, la situation est beaucoup plus inquiétante, où 4932 procédures ont été ouvertes soit plus de 51,5%. Les travaux d’isolation ont atteint une augmentation des procédures comparable à 2019 avec une hausse de 94%. Pour les travaux publics, ces derniers accusent une hausse de 43,7% due à une résistance relative des travaux de terrassement. (+30,7%).
Si les projets métropolitains sont retardés, que les collectivités limitent leurs projets d’aménagement du territoire, le secteur de la construction et du bâtiment risque de prendre un coup dans l’aile. Nous rentrons dans une ère de grande incertitude, il faudra que les trésoreries des entreprises soient renforcées. Mettez le casques, sortez les boucliers, la crise économique repoussée par les décisions de notre gouvernement a sorti la faux et seules les entreprises les plus solides s’en sortiront.