La semaine a été belle sous le soleil de Méribel et de Courchevel ©Agence ZOOM
Cette première semaine des championnats du monde de ski alpin à Meribel et Courchevel avait de multiples enjeux. Sous un soleil resplendissant toute la semaine, certains ont confirmé, d’autres moins. L’occasion donc de faire le bilan de ces premières courses.
Ils se sont imposés pour la première fois
Le moins que l’on puisse dire c’est que cette première semaine fut le théâtre de belles surprises. A commencer par la victoire de Federica Brignone le premier jour au combiné. L’Italienne a su gérer la pression pour s’imposer après avoir réalisé le meilleur temps en Super-G. Une victoire possible grâce également à l’abandon surprise de Mikaela Shiffrin dans les dernières portes. Comme sa compatriote, Marta Bassino s’est imposée au Super-G pour s’adjuger une première breloque dorée en individuel aux championnats du monde (elle est championne du monde en parallèle par équipe en 2021). La transalpine s’est imposée devant Mikaela Shiffrin et Cornelia Huetter. De bonne augure pour les deux italienne avant le slalom géant.
Le lendemain, c’est James Crawford qui s’est offert l’or en Super-G. Le Canadien de 25 ans, qui n’avait jamais gagné en coupe du monde, à lever les bras en bas de la piste de l’Eclipse. Sa performance est d’autant plus remarquable qu’il a devancé pour un petit centième Aleksander Aamodt Kilde, le grand favoris en vitesse. Samedi 11 février, une autre surprise a frappé Méribel. Jasmine Flury, 29 ans a dévalée la piste du Roc de Fer et s’est parée d’or. Une descente marqué surtout par les multiples hommages rendus à la mémoire d’Elena Fanchini, ancienne descendeuse italienne décédée récemment. Enfin, pas grand monde ne l’attendait sur la descente, mais c’est bien Marco Odermatt qui a remporté la médaille d’or ce dimanche 12 février. Le Suisse a surclassé ses concurrent pour s’offrir donc sa première médaille d’or mondiale. Une première avant peut être le Géant ?
Les belles histoires
Certains ont étaient cités au-dessus mais il faut revenir sur certaines performances absolument remarquables. A commencé par Jasmine Flury. La Suissesse s’est offert à 29 ans sa première breloque mondiale. Auparavant, elle n’avait gagne qu’une seule épreuve de coupe du monde. Un succès d’autant plus beau qu’elle n’était pas présente aux derniers championnats du monde à Cortina en 2021. Deuxième (très) belle histoire de ces championnats du monde, la troisième place de Cameron Alexander. Le Canadien a pris la troisième place en descente, en devançant tout de même Marco Schwartz ou encore James Crawford. Surtout, le skieur de 25 ans est revenu des enfers. En 2020, il se blesse gravement au genou lors de la descente de Val d’Isère. Une rupture du ligament croisé antérieur qui va l’éloigner un temps du cirque blanc et donc le faire rater les championnats du monde de Cortina. Oui mais voila, le canadien s’accroche et revient au plus haut niveau. A tel point qu’il s’offre son premier succès en coupe du monde le 2 mars 2022 à égalité avec Niels Hintermann. Ce dimanche 12 février, dossard 20 sur le dos, il s’en est allé chercher la médaille de bronze pour ses premiers mondiaux.
Enfin, la dernière belle histoire est française, et elle se nomme Maxence Muzaton. Le Plagnard était remplaçant avant la descente. Au départ à la suite du forfait pour une blessure au dos de Cyprien Sarrazin, le skieur de 32 ans s’est livré à corps perdu sur la piste de l’Eclipse. Plus rapide que Marco Odermatt sur le haut, étant encore 3e au dernier intermédiaire, le français échouera finira à seulement 19 centième du podium, mais s’emparant d’une très belle 6e place. Le descendeur tricolore a su donner les frissons à tout le public français jusqu’en bas et redresser (un petit peu) le bilan des bleus dans la discipline.
Le Phénix Pintu
Comment parler de cette première semaine de course sans évoquer celui qui l’a le plus animée ? A domicile, le vainqueur du gros globe en 2021 s’est rempli les poumons d’ondes positives. Absent du slalom de Chamonix pour pouvoir faire le plein de batterie, Pintu a vite rassuré sur son état de forme. Lors de son entrée en lice lors du combiné, il signe le meilleure temps en Super-G devant Marco Shwartz, champion du monde en titre de la discipline. En slalom, le tricolore réalise une belle manche, pour s’assurer une arrivée. Son principal concurrent s’élance directement après lui, l’Autrichien n’a que 6 centième de retard et a toutes ses chances de garder son titre. Ça se vérifie lorsqu’il est devant aux intermédiaires, Alexis serre les fesses… Oui mais voila, pour gagner, il faut arriver en bas fautes et malheureusement pour lui et pour le plus grand plaisir des français, une faute dans les toutes dernières portes le prive du podium. Le skieur de Courchevel s’impose donc, pour seulement 10 centièmes.
Libéré, Pinturault se présente au départ du Super-G avec beaucoup d’assurance. Libéré, c’est le cas de le dire, le savoyard vole sur la piste et éclipse même le temps de Marco Odermatt pour prendre la tête. Dépassé par Kilde puis Crawford, il s’offre une superbe troisième place. Une médaille d’or et de bronze montrer que le champion n’est pas mort et qu’il faudra encore compter sur lui.
Les déceptions françaises
Outre Pinturault et Muzaton, les français(es) ont déçus. Chez les femmes, ni Romane Miradoli, ni Tessa Worley ou encore Laura Gauche n’ont réussi a jouer le podium sur cette première semaine. Chez les hommes, la déception est de mise pour Johann Clarey, qui disputait ses derniers championnats du monde. Médaillé d’argent à Are en 2019, il a préféré se concentrer sur la descente. Poussé par tout le public français, il n’a pas pu faire mieux que d’accrocher une triste 23e place. Pour son compère, Adrien Theaux, la donne est quasi identique. De retour de blessure en début de saison, le Pyrénéen n’a réalisé que le 34e chrono. Enfin, Nils Allègre termine 21e dans les deux discipline.
La France se classe provisoirement 3e du classement des médailles, grâce aux deux médailles d’Alexis Pinturault. Elle se trouve derrière la Suisse et l’Italie et a égalité avec le Canada.