Que nous soyons enfants ou parents, il est toujours impressionnant de voir ses belles montures circuler sur les plages antiboises chaque été, avec ces cavaliers en tenue de gendarme et leur bombe accroché sur leur tête.
Alexandra Borchio et Louis Nègre, respectivement Sénatrice et Maire de Cagnes-sur-Mer, souhaiteraient que cette présence dure toute l’année avec la création d’un poste à cheval de la garde républicaine à l’Hippodrome de Cagnes. Le coût annuel de l’alimentation des chevaux, de l’entretien de la maréchalerie et des soins vétérinaires s’élèveraient à 25 000 € hors financement initial de la mise en place du poste. La mutation de deux Gardes Républicains ainsi que de la mutation de deux gendarmes seraient aussi nécessaires, sachant que notre département maralpin dispose déjà d’un pôle de réservistes “pleinement opérationnel et très hautement qualifié”.
Au delà du renforcement de la sécurité en ville et de la force de dissuasion qu’impose ces équidés, nos deux élus locaux mettent en avant la proximité. En effet, la présence de ces cavaliers adresserait un message positif à la population, comme à Nice lorsque la Police Municipale équestre déambule avec ses majestueux chevaux dans les rues de la capitale azuréenne. Le but recherché étant aussi de faire de la prévention, de la pédagogie, de créer du lien auprès des citoyens et pourquoi pas susciter des vocations auprès des enfants, qui s’émerveillent toujours lorsqu’ils les croisent. Il est toujours plus plaisant de parler à un cavalier qu’à un policier en voiture ou en moto qui, le plus souvent, s’arrête à vos cotés seulement pour vous coller une prune…
Sans compter que cette mesure s’inscrit dans l’air du temps en termes d’écologie et de sobriété énergétique, les chevaux n’ayant besoin ni de carburant, ni de batterie au lithium.
Bref, une idée séduisante, et intéressante à nos yeux. Et vous qu’en pensez-vous ?
La Garde Républicaine en quelques mots
C’est Clotaire II, en 595, qui donne au Guet son premier règlement écrit. Constituée par des hommes issus des différents corps de métiers exerçant dans la capitale (d’où son nom de Guet des Métiers), cette organisation survécut bon an, mal an avant d’être complétée au Xe siècle par un Guet soldé, composé de l’élite des milices parisiennes. En 1032, le prévôt de Paris prend le commandement de cette force parfois nommée “Archers de Paris”.
Saint Louis réorganise cette troupe en 1254- Il l’a divisé en deux corps: le Guet Royal soldé par la Couronne et sous l’autorité du chevalier du guet et le Guet Assis (ou dormant), qui est une variante du Guet des Métiers; son rôle est de tenir des postes fixes et de prêter, si besoin, main forte aux archers.
La sécurité de la ville devait aller de pair avec celle des monarques. Considérée comme l’une des plus belles institutions de l’Ancien Régime, la Maison du Roy s’est modestement ouverte avec cent archers affectés à la protection de Charles VIL
Une nouvelle Maison du Roy apparaîtra ensuite et s’éteindra avec la Monarchie de Juillet. Louis-Philippe rattache alors la Garde Municipale à la Gendarmerie en 1838. Les titres et prérogatives de la Garde vont encore changer jusqu’à ce que Louis-Napoléon ne place définitivement cette institution, en 1849, dans les attributions du ministère de la Guerre en ce qui concerne son administration et, sous l’autorité du ministère de l’Intérieur pour ses fonctions parisiennes. “La Garde de Paris chargée du maintien de l’ordre au- dedans ne doit pas être privée de concourir à la grandeur de la Patrie au dehors, elle n’en reviendra que meilleure et plus respectée.” (Napoléon, 1806.)
En perdant sa référence à la capitale en 1978, La Garde Républicaine de Paris confirme sa vocation à servir – non seulement la capitale – mais la nation tout entière comme le firent ses innombrables prédécesseurs.