Avenue Pierre Isnard à Nice-Ouest
Qui n’a pas encore pris son amende sur Nice-Ouest en prenant sa pause entre midi et deux ou en se déplaçant sur le boulevard du Mercantour ?
Depuis quelques temps, certains agents de la police municipale font vivre un enfer aux salariés du privé et aux habitants du quartier. En effet, nos équipes ont récolté des témoignages et photos de situations cocasses qui exaspèrent les Niçois. Prenons l’exemple de l’avenue Pierre Isnard, où se situe un des seuls restaurants de l’avenue qui est habituellement pris d’assaut aux heures de pause par les salariés des entreprises avoisinantes. A la suite des travaux en cours sur la plaine du Var, les parkings ont été fermés causant des problèmes de stationnement sur cette avenue compte tenu que les rares places existantes sont occupées par des véhicules ventouses : une aubaine pour les agents affectés à cette avenue qui se font un malin plaisir à aligner tous les Niçois qui auraient la mauvaise idée de se garer en warning le temps d’acheter un paquet de cigarette ou de s’acheter une collation avant de repartir.
Comme le témoigne Franck, ouvrier du bâtiment : “C’est une horreur, déjà qu’on n’a pas des salaires mirobolants, la Police Municipale nous praline un jour sur deux, et surtout qu’ils viennent souvent se garer eux-même sur le passage clouté pour acheter des cigarettes…” . Une situation cocasse qui joint l’utile à l’agréable pour ces agents. Il se trouve que nos équipes, en plein interview, ont pu constater l’aisance de certains agents à se garer sur les voies réservées aux pompiers pour acheter des cigarettes, mais le temps de finir avec un témoin, les bougres s’étaient déjà envolés… Yvan, électricien du quartier nous racontait : “C’est lourd, il n’y a aucune compréhension, rien, ils ne voient pas que les parkings sont fermés, ils attendent que vous rentriez dans la voiture pour vous arrêtez 500m plus loin comme si on était des délinquants, je refuse maintenant tout intervention dans le secteur.” Ou encore Françoise, retraitée : “Je suis venu récupérer un colis que m’avez envoyé ma petite-fille, j’ai des difficultés a conduire, et je me suis fait arrêté par quatre policiers non aimables et qui ne disent même pas bonjour. Au lieu de m’aider à rentrer chez moi, ils m’ont controlé comme si j’étais une truande, je suis rentrée chez moi en pleurs ” . Alain, gérant d’entreprise, lui, n’a toujours pas compris pourquoi il s’est fait arrêter et en garde un goût amer : “Les policiers étaient devant chez Icardo, je passe les fenêtres ouvertes avec le kit Bluetooth connecté. Au feu rouge, le téléphone se déconnecte alors que j’étais en conversation avec les services de la mairie pour organiser une réunion de chantier, j’essaie de re faire marcher le kit main libre et là je me fais arrêter direct. J’ai pris 3 points pour téléphone à la main. Mais le pire c’est qu’ils m’ont demandé de justifier l’achat de mon véhicule à croire que je l’avais volé. Franchement ils n’ont pas d’autres choses à faire… ” (Ndlr – Alain était au volant d’un coupé-sport très puissant). Les autres témoignages de salariés du privé vont tous dans ce sens. Excès de zèle, manque de compréhension, manque de pédagogie ou manque de politesse, ils ont en marre et ont l’impression d’être des vaches à lait.
Mais ceux qui en pâtissent le plus, ce sont les deux restaurateurs de l’avenue. Un proche d’un des restaurateurs nous expliquait : “Que la Police Municipale régule le trafic est une chose, mais là les deux restaurants perdent des clients tous les jours, et quand on les appelle pour s’occuper des enfants qui dorment sous le pont, ils ne viennent jamais ” . En effet, ils ont vu une diminution de leur chiffre d’affaires depuis les travaux avec la fermeture des deux parkings mais depuis que les agents rôdent, les salariés et habitués des restaurants n’osent plus pointer leur bout de leur nez. A 35 euros minimum l’amende, il est vrai que l’addition pour un déjeuner devient saler.
Un deuxième exemple est la descente du pont du Boulevard du Mercantour vers la digue des français, là aussi c’est un festival, surtout le dimanche. Souvent cachés au niveau du magasin de peinture, certains agents affectés vous arrêteront si vous avez prenez la voie de droite avant les pointillés. Pour les excès de vitesse, vous n’aurez pas de problèmes. Route limitée à 50 km/h, nos amis en T-max ont la fâcheuse tendance d’aller trop vite, trop vite certainement aussi pour la fourgonnette estampillée Police Municipale, mais ce qui exaspère les habitants et salariés du quartier, c’est qu’ils ont l’impression qu’il y a vraiment un contrôle aléatoire. Claire, géomètre nous racontait : “J’ai pris 3 points et 90€ d’amende pour le franchissement d’une ligne blanche avec mon clignotant, et juste à coté un motard qui passe à au moins 100 km/h ne les a pas fait réagir. Il est bien loin le temps où les agents de la Police Municipale étaient sympas, vous sermonnez et vous laissez repartir… ” ou alors Denis, retraité dans le quartier des Moulins : “Il est plus facile pour eux d’arrêter un pauvre vieux comme moi, que d’aller à 50m aux Moulins pour interpeller les dealers qui nous font vivre un enfer. Heureusement que la Police Nationale est là, eux au moins ils ont pas peur “ . Ou encore Lisa, commerciale : “Ce qui est étrange c’est qu’à 100m il y a des prostituées devant le MIN et on ne les a jamais vu agir mais ils préfèrent nous allumer… C’est comme ça, il faut faire attention… ” . Un rappel peut-être s’impose aux Niçois qui empruntent cette voie, cette descente de pont est un point qui peut être considéré comme dangereux. La Police Municipale est là aussi pour assurer notre sécurité. Quid des prostituées situées au niveau du MIN ? Nous avons essayé de demander à des agents qui étaient en pleine arrestation musclée d’un conducteur âgé qui semblait plus être apte à rentrer au service gérontologie que de rentrer dans les ordres mafieux, mais nous avons reçu un si gentil et agréable “cassez-vous! ” que nous équipes n’ont pas pris l’initiative d’insister… Bonjour l’ambiance…
En conclusion, la Police Municipale de Nice est une grosse machine, et les agents qui y travaillent remplissent de manière pertinente leurs missions régaliennes. Nous avons pu le constater lors des malheureux attentats que nous avons subis où ils étaient en première ligne. Ils sont là pour assurer votre sécurité et pour faire respecter la loi. Mais comme dans tout secteur d’activité, il y a des personnes qui font n’importe quoi, mal formées ou peu encadrées. Nous penserons à l’affaire du Vinaigrier ou des doubles salaires de l’ancien patron de la Police Municipale mais dans l’ensemble, il faut saluer leur travail quand il s’agit d’interpellations. Ces personnes minoritaires à l’intelligence redoutable déshonorent le travail de leurs camarades qui le font bien mais rester sur une impression négative serait peu objectif.
A travers ces témoignages, il serait judicieux que les agents qui circulent dans sur le boulevard du Mercantour soient un peu plus tolérants et pédagogues. La proximité et les liens avec les citoyens se renforcent par la pédagogie. Il est souvent plus intelligent d’expliquer la mise en danger ou l’infraction futile soit-elle que de rentrer dans la sanction et la répression pour de simples faits, surtout qu’en matière de délinquance, face aux trafics de drogue, le quartier des Moulins a besoin de toute leur énergie.
Hasard ou coïncidence, alors que l’article était déjà prêt à la publication, notre patron, nous a envoyé une photo alors qu’il était entrain de se faire arrêter par les gardes champêtres sur le boulevard du Mercantour ce dimanche, pour l’embêter nous l’avons joint pour qu’il nous exprime son ressenti, il nous a répondu avec humour : “A fortiori, il y a des choses plus importantes que de se prendre des amendes qui nous incombent ou qui nous décombent. Ce ne sera ni la première ni la dernière. Il faut prendre ça avec philosophie et à chaque fois que je me prend une prune, je regarde le sketch des Inconnus sur la Police, ça me permet de relativiser et de me dire que d’un âne, on n’en fera pas un cheval de course…” . Alors avant de nous quitter, faîtes comme lui, dès que vous vous prenez une prune, regardez Marcel Patoulatchi, agent de la paix avant tout !