Crédits Photos : Xavier Francolon/SIPA
Le déploiement de RER sur le territoire de la Métropole Nice Côte d’Azur n’est pas un sujet nouveau. Depuis de nombreuses années, le Maire de Nice, Président de la Métropole plaide pour que l’Etat s’attelle à concrétiser ce type d’infrastructures de transport, conformément à la Loi d’orientation des mobilités (LOM) qui prône la « réalisation de RER métropolitains ». Le transport ferroviaire du quotidien fait partie des leviers majeurs de décarbonation : on sait qu’un trajet en train est 26 fois moins polluant qu’un trajet en voiture thermique, avec 4 grammes de CO2 par kilomètre contre 193 grammes par kilomètre.
« Je me réjouis que le gouvernement nous rejoigne et que le Président de la République prenne à bras le corps cette problématique sur le modèle des RER franciliens, en souhaitant la réalisation de 10 projets et un doublement de la part modale du rail d’ici 10 ans. Nous avons déjà des projets qui ne demandent qu’à être développés. Au-delà du projet de Ligne nouvelle Provence Côte d’Azur, financé par l’Etat à hauteur de 40% et qui doit permettre d’obtenir et de fiabiliser un cadencement du TER à 10 minutes, je citerais deux projets interurbains qui me semblent indispensables pour bénéficier enfin de cette offre de transport complète qui nous fait défaut :
1. A l’Est, un projet de métro en partie enterré, entre la Métropole et Monaco, avec une ligne sur 9,5 km. Là où nous savons que malgré les importants investissements de la part de la Principauté sur les accès routiers, la problématique quotidienne d’accès et de sortie ne sera résolue que par un transport en site propre à haut niveau de service, et décarboné.
2. A l’Ouest, un projet de RER qui permettrait de relier Nice à la technopole Sophia Antipolis, en passant par Villeneuve-Loubet et Antibes, et ainsi créer enfin une liaison directe entre nos pôles d’activité communs pour les trajets quotidiens de 41 000 automobilistes qui empruntent l’autoroute A8 ! »
Entre effet d’annonce du Président de la République et projets tiroirs, ce projet est-il réellement réalisable ?
Techniquement le projet est bien évidemment réalisable, il suffit d’avoir les fonds et la patiente nécessaire, mais dans sa conception, son financement et sa mise en place, beaucoup de questions restent à résoudre. De plus, le timing reste serrer si le projet se veut réalisable en 2035 sans oublier les différents recours administratifs qui ralentiront le projet, même si le Maire de Nice assure que la Métropole sera prioritaire dans ce programme. Bref, il faudrait commencer de suite.
Concernant le financement, l’Etat, la Région, le Département et les collectivités sous la bannière de la Métropole, de l’agglomération Sophia-Antipolis et de l’agglomération de Menton Riviera seraient de la partie certainement couplés avec des subventions européennes. Le coût d’un tel projet pharaonique ne peut être que calculé par une batterie d’études préalables. Mais qui chapeauterait le projet ? Comme le souligne très justement Nice_2030, il serait judicieux de créer une autorité organisatrice de la mobilité unique sur le territoire des Alpes-Maritimes avec Monaco, qui gèrerait également ce RER et qui coordonnerait l’ensemble des réseaux urbains et interurbains, ferrés comme routiers du département à la place de la Région dont la fiabilité du président Renaud Muselier reste très volatile. Cette entité permettrait de mieux répondre aux problématiques et aux besoins des Maralpins et puis d’être beaucoup plus réactive. Il serait peu envisageable que la Région pilote et gère ces infrastructures.
Cet effet d’annonce suscite déjà la polémique compte tenu que l’État et la SNCF nous musardent depuis 15 ans sur la “Ligne Nouvelle PACA ” . Mais pas d’inquiétude à la suite de cette annonce, certes une excellente idée, l’Etat, la Région et la SCNF devraient déjà s’atteler à la réalisation et à la livraison de la phase 3 du projet LNPCA avant de vendre d’autres solutions de mobilité aux Maralpins.