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Alexandra Borchio-Fontimp revient sur son voyage officiel à Taïwan

Du 23 avril au 29 avril, une délégation de quatre sénateurs s'est rendue à Taiwan pour rencontrer les acteurs majeurs de l'île et renforcer la coopération entre Taïwan et la France. La Sénatrice maralpine Alexandra Borchio-Fontimp faisait partie du voyage et a bien voulu répondre à nos questions.

La délégation a rencontré Joseph Wu, le Ministre des Affaires Étrangères taïwanais ©AlexandraBorchio

Les Sénateurs Alain Richard, Alexandra Borchio-Fontimp, Valérie Boyer et Brigitte Devésa se sont rendus à Taïwan pour effectuer une visite officielle ayant comme objectif de rappeler le soutien de la France vis à vis de l’île. Les premiers jours, la délégation a pu rencontrer les Ministres de l’Économie, des Affaires Étrangères, du Numérique et le Premier Ministre taïwanais. De plus, cette dernière a rencontré le Maire de Taipei, l’association des industries des semi-conducteurs et a pu visiter le Musée National du Palais à Taipei. Le quatrième jour, les Sénateurs français ont passé la journée à Tainan pour rencontrer Himax, le “leader mondial” du marché des circuits intégrés de pilote et les universitaires de l’Université Nationale Cheng Kung. Durant le dernier jour, les parlementaires ont rencontré la Présidente de la République de l’île et les Français expatriés à Taïwan.

Tous les deux ans environ, des Sénateurs organisent un voyage diplomatique à Taïwan. Quel était le but de cette visite diplomatique ? Et qu’avez-vous fait là-bas ?

À la suite d’un travail de fond au sein du groupe d’amitié France-Taiwan au Sénat, il était à mes yeux évident d’être membre de la délégation de sénateurs Français arrivée à Taïwan.
Aux côtés de mes collègues Alain Richard, Valérie Boyer et Brigitte Devesa, l’objectif de ce déplacement était avant tout d’afficher mon soutien plein et entier au peuple taiwanais et renforcer la coopération entre nos deux pays notamment en matière d’innovation, de tourisme et d’enseignement supérieur.
Organisé pendant cinq jours, ce voyage était composé d’une trentaine de rencontres avec les principaux acteurs de la vie taïwanaise : Présidente de la République, plusieurs membres du gouvernement dont le Premier ministre, Présidents de parti politique, Président du parlement, élus locaux dont le maire de Taipei mais également de nombreux chefs d’entreprise, des artisans, des acteurs culturels et nos compatriotes français installés sur l’ile. Des rencontres enrichissantes afin de mesurer les conséquences que fait peser la menace chinoise sur Taiwan et renforcer notre coopération entre Taïwan et la France.

Suite aux propos polémiques d’Emmanuel Macron lors de sa visite en Chine, avez-vous ressenti de l’inquiétude chez vos interlocuteurs taïwanais ? Avez-vous réussi à les rassurer quant à la ligne politique de la France vis-à-vis de Taïwan ?

Il est indéniable que les annonces non rassurantes d’Emmanuel Macron et de l’Ambassadeur de Chine en France ont consternées la classe politique taiwanaise mais aussi l’ensemble de la population. C’est pourquoi, il était fondamental à l’heure où la crise entre la Chine et Taïwan a franchi une étape supplémentaire ces dernières semaines avec une simulation de « bouclage » de l’île par l’armée chinoise d’envoyer un message fort et d’adresser tout notre soutien face à la volonté de la Chine de faire de Taïwan sa 23ème province.
En effet, nous nous sommes rendus sur place pour échanger et réaffirmer l’idée selon laquelle toute tentative de modifier le statu quo par la force serait inacceptable.

Cette visite avait aussi pour but de renforcer les liens commerciaux mais aussi culturels, scientifiques et touristiques entre la France et Taïwan, pouvez-vous nous en dire plus ?

Effectivement, à l’échelle du département des Alpes-Maritimes, ce voyage a permis également de renforcer les liens commerciaux, culturels, scientifiques et touristiques entre la France et Taïwan. Ainsi, ce périple fut notamment l’occasion de tisser des liens entre le Musée National du Palais à Taipei (plus grande collection d’art chinois du monde) et le Musée des Arts Asiatiques de Nice. Mais également, l’occasion de présenter nos savoir-faire grâce à nos parfumeurs de Grasse, nos maîtres verriers d’Antibes et de Biot ainsi que nos céramistes de Vallauris.

La délégation a aussi pu rencontré Tsai Ing-wen, la Présidente de Taïwan ©AlexandraBorchio

Afin de rééquilibrer la balance commerciale actuelle entre la France et Taïwan, quelles seraient, selon vous, les pistes à étudier pour renforcer l’attractivité de la France ?

Tout d’abord, il est important de rappeler que le déficit de la France a presque doublé en 2022 pour atteindre 164 milliards d’euros. Cette forte détérioration s’expliquant en majeure partie par la hausse des prix des importations énergétiques de la France, dont le pétrole.
Ainsi, je crois qu’il est fondamental de travailler dans un sens large à rebâtir les termes d’une indépendance productive et ce, vis-à-vis de tous nos partenaires internationaux.
En parallèle, le commerce extérieur a été le moteur de la croissance rapide de Taiwan au cours des 40 dernières années. Taïwan est très ouvert au commerce international, qui représentait plus de 70 % du PIB en 2022 selon Trading Economics.
En ce sens, je peux en ma qualité de Présidente du Comité Régionale du Tourisme Côte d’Azur France vous assurer que les échanges touristiques constituent un des piliers de l’attractivité de la France vis-à-vis de Taïwan. À titre d’exemple, depuis la crise du covid on constate que la proportion de touristes Taïwanais atterrissant à l’aéroport de Nice atteint des niveaux plus importants puisqu’ils représentent désormais 26% du marché global des touristes chinois alors qu’ils représentaient 8% en période pré covid.
Enfin, j’ai effectivement profité de notre voyage pour inviter la ministre de l’Economie à visiter Sophia-Antipolis, 1ere technopole européenne, lors de sa prochaine visite en France afin de coopérer en matière d’innovation. Sophia-Antipolis est réputée pour son écosystème d’innovation et de recherche dans les technologies de pointe. Cette visite pourrait permettre à la Ministre de découvrir les infrastructures, les entreprises et les projets de recherche de Sophia- Antipolis, ce qui pourrait renforcer la coopération économique entre la France et Taïwan. Il serait par exemple envisageable d’organiser des rencontres avec des représentants d’entreprises françaises et taïwanaises afin de favoriser les échanges commerciaux et les partenariats stratégiques.

Au-delà de vos prérogatives lors de ce voyage diplomatique à Taïwan, qu’est-ce qui vous a plu ou impressionné pendant ce séjour ? Pouvez-vous nous parler de cette culture taïwanaise que nos concitoyens connaissent peu ?

Lors de ce voyage diplomatique, j’ai particulièrement apprécié les moments d’échanges et de partage avec la population locale dont notamment la rencontre avec les artistes et artisans du Centre national des Arts traditionnels à Yilan, bastion de créativité culturelle !
De plus, au-delà de nos prérogatives, j’ai été très agréablement surprise de constater les ponts qui existent entre les cultures taïwanaises et francophones.
À titre d’exemple, j’ai eu la plaisante surprise de trouver un ouvrage culinaire d’Auguste Escoffier dans la seule librairie française de Taipei. Quand on pense qu’il y a 9 868 km entre Taipei et Villeneuve-Loubet, n’est-ce pas incroyable ? Pour ma part, afin de compléter leur collection, j’ai tenu à leur offrir un ouvrage de l’illustrateur azuréen Éric Garence, « Côte d’Azur ».

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