L’ensemble Immobilier Le Ray réalisé par Vinci Immobilier ©Lafrancemoche
Dans le cadre de la valorisation et de la requalification du secteur du Ray, la Ville de Nice avait confié en 2017 à Vinci Immobilier, avec ADIM et Logirem, un projet immobilier imaginé par les architectes Edouard François et ABC Architectes. Celui-ci devait répondre au vœu formulé par les Niçois de profiter d’espaces de « nature en ville ».
Alors que les services de la ville ont, à plusieurs reprises, constaté un traitement végétal insuffisant Anthony Borré, Premier adjoint au Maire de Nice, avait écrit début mars à la société civile immobilière de construction-vente Nice Le Ray afin de lui demander de lui présenter « sans délai » un « plan d’action (…) afin d’obtenir un niveau de végétalisation des façades des immeubles conforme au permis de construire qui vous a été délivré ». Il avait également demandé à la société de lui indiquer « les moyens mis en œuvre pour garantir cette qualité dans le temps, y compris lors des périodes de sécheresse et de canicule auxquelles notre territoire est confronté ».
Dans un courrier du 13 mars 2023, Jean Malmassari, Directeur régional adjoint de Vinci Immobilier, a répondu que “nous ne pouvons rester insensibles ni à votre courrier, ni aux critiques mentionnées ces derniers temps sur les réseaux sociaux, et notamment face à la perception de certains habitants du quartier, pour qui la croissance des végétaux est décevante. Ils ignorent sans doute que nous avons toujours précisé qu’il faudrait une période de 3 à 5 ans pour que les végétaux prennent vraiment leur place sur les façades (nous avions fourni d’ailleurs un phasage prévisionnel dans les documents du Permis de Construire).”
Il ajoute qu’un “projet aussi végétalisé, encore jamais réalisé à une telle échelle, nécessitait un soin et des traitements particuliers”, et notamment :
➤ des espaces en pleine terre ont été ménagés aux pourtours des bâtiments afin de permettre la plantation de végétaux, aussi bien pour agrémenter les soubassements des immeubles que pour permettre aux plantes grimpantes de partir à l’assaut des façades,
➤ un parvis intérieur et des toitures traitées en espaces verts et pour certaines, en jardins potagers,
système d’habillage de façade avec des supports en bois imputrescibles (châtaigner/robinier) ainsi qu’un système de câbles pour servir de guide et de support à la végétation,
➤ la mise en place de 572 jardinières en façade, toutes reliées à un système d’arrosage automatique piloté à l’aide d’une centrale météorologique régulant l’arrosage en fonction du climat,
➤ un bassin de récupération des eaux de 160 m3 permettant un arrosage vertueux. Par la récupération des eaux de pluie, ce dispositif permet de limiter l’utilisation de l’eau pour l’arrosage.
Le projet imaginé par les architectes Edouard François et ABC Architectes ©VinciImmobilier
Le Directeur régional adjoint explique aussi que “les végétaux plantés sur le projet sont à feuilles persistantes ou caduques. Les végétaux à feuilles caduques par exemple, ont été positionnés en priorité au nord et à proximité des ouvertures des logements afin de permettre un maximum de clarté et d’apport solaire dans les logements en hiver. Les végétaux persistants ont quant à eux été positionnés majoritairement aux autres endroits.” A noter que 48% de plantes grimpantes sont caduques et 52% de plantes sont persistantes. Ce choix permet de maximiser l’écran végétal en été, lorsque les températures sont les plus fortes, mais présente aussi l’inconvénient, en période hivernale, de laisser plus de surface de façades apparentes, et notamment pendant les premières années de vie du projet.
Il affirme qu’ “après presque 2 ans de la livraison des premières façades végétalisées, nos partenaires Edouard François et la Compagnie du Paysage, qui sont à la fois les Maître d’œuvre de Conception et d’Exécution de cette opération, nous confirment que tous les végétaux sont vivants et en phase de croissance, même si certaines espèces prennent leur place plus ou moins rapidement”
Vinci immobilier a donc prévu un plan d’action en 3 axes :
➤ Intervention immédiate de l’entreprise titulaire du contrat d’entretien (en avance sur le calendrier) pour procéder, pendant une période de 8 semaines à une révision de l’ensemble des façades afin de s’assurer que les végétaux sont dans les meilleures dispositions pour la pousse de printemps (taille, engrais, accrochage des végétaux sur les guides, etc…. Cette intervention devrait pouvoir démarrer sous 10 jours.
➤ Renforcer la densité de plantes, notamment par des plantes au feuillage persistant, au niveau des jardinières qui sont aujourd’hui à végétaux à feuilles caduques. Cela permettra de limiter, en plein hiver, la sensation de voir des végétaux nus.
➤ Amélioration de l’angle Sud Est du projet, sur le domaine public; en effet, c’est ce soubassement qui, par les contraintes techniques liées notamment au quai de livraison Carrefour, a sans doute été le moins bien traité. Cela nécessitera un accord préalable de la Mairie de Nice, à qui les concepteurs du projet feront des propositions rapides et concrètes en ce sens.
Afin de « pouvoir constater une évolution significative de l’aspect des façades par rapport à aujourd’hui », une visite de site sera programmée cet été. La Ville de Nice sera particulièrement attentive à ce que le traitement végétal de ce projet réponde aux exigences de la transformation de Nice en ville-jardin engagée par Christian Estrosi.