Je suis devenue une maman engagée à la naissance de mon deuxième enfant, après avoir subi des violences obstétricales lors de mon accouchement à l’hôpital. j’ai alors décidé d’aider à libérer la parole sur ce sujet encore trop tabou et j’ai créé avec d’autres femmes le collectif Mon Corps Mon Bébé Mon accouchement. Le sujet de l’accouchement fait partie de mon cursus : après un passage par la faculté de Médecine de Reims, j’avais poursuivi mes études à Sophia-Antipolis pour devenir ostéopathe post-graduée périnatalité.
Mon engagement s’est renforcé avec le diagnostic d’autisme de mon fils, qui est né en 2010, l’année de l’installation de mon cabinet à Mandelieu-la-Napoule. Mon combat s’est déterminé face aux difficultés de scolarisation dès ses 3 ans et la prise en charge médicale encore bien moyenâgeuse de ce trouble neuro-développemental.
En 2015, je suis devenue éducatrice Montessori et en 2016, avec d’autres parents, nous avons créé LEDEL, une association visant à favoriser l’inclusion scolaire en proposant un soutien aux familles. Nous avons ouvert une école maternelle et primaire inclusive éco-citoyenne offrant un service d’éducation différent, adapté aux besoins des enfants, afin de leur procurer un milieu favorisant l’épanouissement.
La connaissance étant sans fin, malgré mon poste de directrice pédagogique et d’éducatrice, j’ai continué à me former dans le domaine de l’autisme et je suis devenue orthopédagogue.
Depuis la crise du Covid, l’établissement, situé à Cannes, a dû fermer ses portes. Cependant l’association continue ses missions en accompagnant des familles dont les enfants en situation de handicap ou d’échec scolaire se retrouvent scolarisés à la maison. En soutenant les parents dans les démarches administratives bien trop fastidieuses et en leur offrant un lieu d’écoute en qualité de bénévole au sein de l’association, c’est jour après jour que leur quotidien devient le mien.
Je suis également militante pour la cause animale, végétarienne depuis 15 ans et animée par le souhait qu’au sein des programmes de la maternelle au lycée soit enfin intégrés l’enjeu climatique et le respect du Vivant.
J’aurai à cœur de continuer ces combats en tant que députée, en oeuvrant pour une justice sociale, écologique et respectueuse du Vivant.
L’élection présidentielle m’a d’abord inspiré de la colère, je me suis sentie transpercée. Comment en sommes-nous encore là ? N’avons-nous pas assez subi de maltraitance durant ces 5 années ? Puis la colère a laissé place à la tristesse. Des larmes qui coulent en pensant à celles et ceux qui continueront à dormir dans nos rues, à ces personnes âgées, ces jeunes dans la précarité, survivant à coup d’aides et du soutien d’associations et à qui, tous, nous avions promis la fin de ce monde injuste. A ces instituteurs, ces soignants, ces salariés… Tous ces gens qui allaient une fois de plus, devoir ravaler leur souffrance, perdant la dernière lueur d’espoir. Heureusement, d’un coup de génie, le troisième tour est lancé. La NUPES s’ensuit, l’espoir renaît avec le souvenir du front populaire et le combat continue, la troisième bataille sera la notre : celle du V de la victoire.
Je ne suis ni une élue, ni une professionnelle de la politique. J’ai vraiment plaisir à croire que la politique c’est “nous” et non cette caste qui s’est pendant trop longtemps accaparée les pouvoirs. Avec ma candidature, c’est un message lancé à toute une tranche de la population. Nous sommes tous capables, contrairement à ce qu’on a pu vous laisser entendre, alors lancez-vous car on a besoin de vous à l’Assemblée et dans nos institutions que nous voulons changer. La VIème république se fera dans la diversité en n’oubliant personne. Les “essentiell.e.s” doivent impérativement faire partie du tableau au palais Bourbon.
En tant que députée, mon engagement sera celui qui me ressemble, tourné vers les autres, le Vivant, la justice sociale et écologique. Je tiens à ce que la révocation des élus soit mise en place : si je ne réponds pas aux attentes de ce pourquoi je suis élue, il faut que l’on puisse me demander de quitter le poste. C’est un engagement auprès du peuple et non un quinquennat planqué bien payé auquel j’aspire.
Si je suis élue, ma formation et mes engagements me portent évidemment vers la commission des Affaires sociales même si la Culture et l’Education me font de l’œil. Ma place est sans nulle doute dans celle qui pourrait enfin laisser émerger des droits et des mises en application concrètes pour les personnes en situation de handicap en France. Je pense aux enfants bien sûr mais aussi aux jeunes adultes et aux personnes âgées handicapées qui sont les oubliés d’un système qui pense que l’inclusion ne se passe qu’à l’école. Mais où finissent ces personnes ? Peu de gens se posent la question. Pourtant, ces enfants a qui l’on octroie une Aesh et un aménagement de scolarité, finissent adultes en institution, médicamentés sans consentement le plus souvent, réduits au silence en marge de notre société, trop bien cachés.
Il est temps que plus de justice et d’autonomie soient accordées aux personnes en situation de handicap.
Je n’ai pas élaboré de stratégie pour remporter cette élection. Je crois que les Français ne veulent plus de cette politique perfide, pleine de manigances et de mensonges. Cette campagne, on l’aborde avec les militants du terrain, les bien ancrés depuis des décennies et puis avec les jeunes ou moins jeunes, qui se sentent le besoin et surtout l’urgence de prendre part à la cause politique pour voir émerger cet autre monde qu’ils espèrent. Chaque jour, nous sommes auprès des personnes déçues ou désabusées, en porte à porte, sur les marchés, aux sorties d’écoles. Nous prenons le temps de les écouter, de les rassurer et surtout de leur donner l’espoir qu’ensemble nous pouvons changer les choses. En réussissant l’inédite union de la gauche, la NUPES a su incarner la possibilité que malgré les divergences, nous avons toujours plus de points communs à mettre en avant pour obtenir plus de justice sociale et écologique.
Je cite Victor Hugo : ” Tenir bon, Tenir tête, voilà l’exemple dont les peuples ont besoin.“
Ce message me semble le plus approprié aujourd’hui. C’est en tout cas ce qui me fait tenir bon durant cette campagne, qui est loin d’être facile dans cette circonscription.
Nous avons soumis le même ensemble de questions aux candidats en leur demandant de répondre honnêtement et sincèrement. La rédaction a retranscrit leur réponse sans ajouts ni modifications. C’est à vous, lecteurs, de vous faire votre propre opinion. Nous publions seulement celles et ceux qui ont pris de leur temps pour nous répondre.