Eric Ciotti, le patron des LR, veut que les députés de son parti le suivent ©AFP
Depuis l’annonce d’Elisabeth Borne d’utiliser le 49.3 pour faire passer la réforme des retraites, les oppositions s’organisent pour essayer de faire tomber le gouvernement à travers des motions de censure. Les députés d’opposition ont jusqu’à vendredi 15h30 pour les déposer. A ce jour, le groupe parlementaire Liot va déposer une motion transpartisane à laquelle les groupes d’opposition se joindront comme l’a déclaré Jean-Luc Mélenchon. Ce dernier a annoncé que les NUPES retireront leur motion au profit du groupe Liot. Eric Ciotti invite ses députés à ne pas s’y s’associer.
Dans son communiqué de presse, il indique que « Le recours au 49.3 est le signe d’un échec du gouvernement. Je veux pointer l’erreur sur la méthode depuis de longs mois et l’inaction depuis des années. Cette latence aura accentué la colère des Français qui a guidé beaucoup de députés. Une majorité de députés Les Républicains était prête à voter cette réforme. Cela a toujours été mon cas dans un esprit de cohérence et de responsabilité. Cette réforme était indispensable. Il s’agissait de sauvegarder les pensions des retraités d’aujourd’hui et de demain. »
Le patron des LR ajoute qu’ils ont « essayé d’apporter des modifications importantes au texte pour rendre la réforme plus juste : revalorisation des petites retraites, meilleure prise en compte des carrières longues et de la pénibilité, protection des retraites complémentaires AGIRC et ARCO, obtention du CDI seniors et combat pour les mères de familles et leurs parcours souvent discontinus. Ces points positifs sont désormais définitivement dans le texte et c’est la contribution des Républicains aussi bien au Sénat qu’à l’Assemblée nationale. »
Il conclut que « les élus insoumis veulent la chienlit. C’est avec un profond malaise que j’ai vécu la transformation de l’Assemblée nationale en ZAD. Notre responsabilité est désormais de ne pas ajouter le chaos au chaos. C’est pour cela que les Républicains ne s’associeront et ne voteront aucune motion de censure. »
Les ténors LR montent au créneau
D’autres ténors Républicains se sont exprimés ce matin pour appuyer leur patron. Gérard Larcher indiquait « que le gouvernement a choisi d’utiliser l’article 49-3 de la Constitution pour réformer notre système des retraites. C’est une procédure déjà utilisée 99 fois par des gouvernements de gauche comme de droite depuis 1958. Le texte voté par le Sénat sera donc adopté si la motion de censure est rejetée. Il est indispensable pour sauver notre système de retraites par répartition, un des piliers de notre modèle social. Celles et ceux qui ont foi dans la démocratie doivent faire preuve de courage et de cohérence. Les députés doivent agir en responsabilité et ne pas mêler leurs voix à ceux qui mènent un combat contraire à nos valeurs. »
Au niveau local, Jean Léonetti, le maire d’Antibes déclarait chez nos confrère de France Bleu Azur que les députés LR qui s’associeraient aux motions de censure « ajouteraient un peu de chaos au désordre. Nous sommes déjà dans une démocratie qui est fragile avec à la fois beaucoup de violence à l’intérieur de l’Assemblée Nationale. A t-on envie d’aggraver cette situation ou d’en sortir par le haut ? »
Aurélien Pradié, le député déchu de la vice-présidence des Républicain souhaite lui qu’il y ait un débat au sujet de la motion de censure au sein de son parti. Pas sur qu’il soit écouté mais restera libre de ses choix.