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Nice a accueilli la Commission Nationale Indépendante de Reconnaissance et de Réparation des Préjudices subis par les Harkis

Ce mercredi 10 mai, le Maire de Nice a accueilli la Commission Nationale Indépendante de Reconnaissance et de Réparation des Préjudices subis par les Harkis et l'Office National des Anciens Combattants et Victimes de Guerre. Ce fût l'occasion pour Nice, de renforcer son engagement pour favoriser la transmission des mémoires de manière intergénérationnelle.

Le Maire de Nice et le Directeur du service départemental des Alpes-Maritimes de l’Office National des Anciens Combattants et Victimes de Guerre signent une convention de partenariat ©GautierLaroche

Lors de la Guerre d’Algérie, l’armée française a recruté, sur le sol algérien, des milliers de supplétifs. Toutefois, après de la signature des accords d’Evian qui mettent en place un cessez-le-feu, la France a refusé de rapatrier massivement ces soldats qui se sont battus auprès d’elle, pour pouvoir rester français. Certains ont pu entrer clandestinement en France, mais d’autres sont restés en Algérie, et n’ont alors pas vu leur sécurité être assurée, notamment car ils étaient considérés comme des traitres. Toutefois, dès 1962, la capitale azuréenne s’est ouverte à cette communauté en devant un de ses lieux d’accueil. Cette histoire entre les Harkis et Nice se prolonge, et des liens continuent d’être tissés, comme par exemple en septembre 2010, où est créé l’évènement “Au Soleil des Deux Rives”, qui d’ailleurs, se renouvelle chaque année. De plus, tout au long de l’année, la Maison des Associations de Rapatriés accompagne les harkis et leur famille dans leurs démarches du quotidien.

Ce mercredi 10 mai 2023, l’Hôtel de Ville de Nice s’est vu réunir Christian Estrosi, le Maire de Nice, une délégation de la Commission Nationale Indépendante de Reconnaissance et de Réparation des Préjudices subis par les Harkis, présidée par Jean-Marie Bockel et Rémy Giacchero, le Directeur du Service Départemental des Alpes-Maritimes de l’Office National des Anciens Combattants et Victimes de Guerre afin de rendre hommage aux Harkis. Cette réunion a débuté par une intervention de Maître Jean-Michel Nogueroles sur les aspects juridiques et historiques de la situation des Harkis et de leurs descendants. Durant sa prise de parole, ce dernier a fait savoir qu’il serait, selon lui, important de qualifier le nombre de victimes pour éviter une “querelle de chiffre“. De plus, l’avocat a formulé deux demandes très concrètes : la première est que toutes les archives soient ouvertes pour savoir ce qu’il s’est vraiment passé, la deuxième est de participer aux recherches, à côté des historiens, des juristes. Pour Jean-Michel Nogueroles, “les compétences des uns et des autres sont complémentaires“.

Christian Estrosi : “une ardente obligation à l’égard de nos frères et soeurs Harkis

Christian Estrosi a ensuite pris la parole, et, sans perdre de temps, a déclaré que nous sommes dans un “moment où nous avons besoin de franchir de nouvelles étapes“. Selon l’édile, “face à la droiture de l’engagement de nos frères Harkis pour la France“, la République “n’est pas encore quitte“. Le Maire de la Ville de Nice a d’ailleurs rappelé que le 5 avril 2013, il avait apposé une plaque au fronton de la Maison des Associations de Rapatriés de Nice, qui est “dédiée aux civils, combattants et supplétifs, de toutes confessions, mort en Algérie, après le 19 mars 1962“. L’élu a aussi voulu rappeler qu’il avait participé à une marche de protestation à l’encontre de la loi faisant du 19 mars, la date officielle de la fin des hostilités en Algérie. Il a souligné qu’il n’a jamais commémoré cette date qu’il caractérise comme une “ignominie“. Au passage, il félicite la Ville de Nice et la Métropole Nice Côte d’Azur d’avoir recruté plus de 50 harkis, qui sont maintenant fonctionnaires et titulaires. Ce dernier termina son intervention en déclarant que nous avons “une ardente obligation à l’égard de nos frères et soeurs Harkis“.

Jean-Marie Bockel : “aucune réparation ne sera à la hauteur des préjudices subits

Dans son intervention, Jean-Marie Bockel a déclaré “qu’aucune réparation ne sera à la hauteur des préjudices subits“. En outre, il a annoncé qu’à ce jour, 26 000 demandes de réparations avaient été effectuées et que 7 500 avaient été traitées, ce qui représente un montant de 60 millions d’euros. Dans le département des Alpes-Maritimes, l’ancien ministre a notifié que le montant des dédommagements s’élève à 5,5 millions d’euros et que 576 dossiers ont été déposés. La commission Nationale que Jean-Marie Bockel préside a aussi comme mission de présenter un rapport à la Première Ministre qui sera composé du bilan de cette démarche de réparation. Il contiendra également le travail d’écoute et de considération que les membres effectuent auprès les familles et des associations de Harkis. Le rapport contiendra donc les critiques, les attentes et les propositions formulées par ces derniers. L’ancien Sénateur a d’ailleurs informé qu’un site internet était en préparation et qu’il sera bientôt présenté à la Première Ministre.

À la fin des discussions, la Ville de Nice et l’ONAC ont souhaité “renforcer leur engagement pour favoriser la transmission des mémoires de manière intergénérationnelle, mettant en lumière la place des veuves et des filles de harkis, dont les témoignages pourtant essentiels ont bien souvent été délaissés et l’accompagnement des familles harkis“. C’est donc dans ce cadre que les deux institutions ont signé une convention de partenariat qui apportera, en plus d’une coopération entre l’Organisation et les services communaux, un soutien financier, de la part de la Ville de Nice, en direction des actions de l’ONAC.

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