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Affaire Semiacs : la mise en place de la lecture à la plaque

Le 8e épisode sur l'affaire de la Semiacs se penche sur un nouveau volet : la lecture à la plaque, une technologie aujourd'hui omniprésente dans la plupart des parcs automobiles fermés.

Origine du système de la lecture à la plaque 

Comme nous l’avons vu dans nos précédents articles, la mise en place par la SEMIACS dans les parcs-autos de nouvelles technologies, telles que l’éclairage avec des luminaires LED et le guidage dynamique à la place, découlait des travaux menés en interne par une commission de développement durable qui devait proposer des projets innovants à la direction. En revanche, l’installation du système de lecture à la place résultait quant à lui d’une demande formulée par une administratrice de la société lors d’un conseil d’administration. Madame Emmanuelle Gaziello, conseillère municipale d’opposition de la ville de Nice, administratrice et membre de la commission d’appel d’offres de la SEMIACS, interpellait lors du conseil d’administration du 11 août 2010 monsieur Kandel, le PDG de l’entreprise. Elle estimait que la direction de l’entreprise avait mise en place des procédures qui causaient du stress et pouvaient entraîner des violences verbales, voire physiques, envers les chefs des parcs-autos. Elle mettait en cause la procédure tarifaire, qui obligeait les chefs de parc à exiger le paiement par un usager de la totalité d’une journée de stationnement lors de la perte du ticket de stationnement. A l’issue de ce conseil d’administration, le PDG demandait au directeur général délégué monsieur Alonzo de rechercher un système technologique permettant de résoudre la problématique du contrôle des entrées et des sorties des véhicules avec un paiement adapté au temps réel de stationnement, sécurisant ainsi l’action du chef de parc. Pour être complet, on peut ajouter qu’il existait de nombreuses fraudes au stationnement, car les usagers pouvaient sortir n’importe quelle voiture avec n’importe quel ticket. Ainsi un véhicule qui stationnait depuis plusieurs jours pouvait sortir d’un parc-autos avec un ticket pris juste quelques instants avant, voire, dans le cas de la franchise de la gratuité de 1 heure de stationnement, ne rien payer.

Recherches et études de solutions techniques

Après une réflexion menée en interne par les services de la SEMIACS sur la problématique posée, il était convenu que l’installation d’un système de caméra vidéo à l’entrée et à la sortie du parking pourrait être la solution. Ce système devait se charger, en identifiant le numéro d’immatriculation d’une voiture, d’établir l’heure exacte d’entrée dans le parc-autos et de faire la concordance à la sortie du parc-autos du véhicule correspondant. Ces informations devaient être centralisées dans une base de données que pouvait gérer le chef de parc depuis son poste de travail. De plus, pour sécuriser totalement le système, le numéro de la plaque d’immatriculation du véhicule devait être imprimé sur le ticket distribué à la borne d’entrée.

Il était techniquement très difficile de lire les plaques d’immatriculation.

Monsieur Girerd, le directeur technique et du développement de la SEMIACS, indiquait que rien n’avait été fait dans ce sens jusque là, car il n’existait pas sur le marché de système correspondant à ce besoin, qui soit fiable et totalement efficace. Il expliquait qu’il était techniquement très difficile de lire les plaques d’immatriculation, surtout celles des véhicules étrangers, et que leur positionnement souvent différent selon le type voiture, posait également un gros problème. Devant l’impossibilité de trouver une technologie existante et efficiente, monsieur Caffarel, le directeur juridique de la SEMIACS, soumettait à monsieur Alonzo une possibilité juridique qui consistait, sans aucune mise en concurrence et conformément à l’ordonnance n° 2005-649 du 6 juin 2005 applicable à la SEMIACS, à mettre en place un programme de recherche et développement avec une société tiers, pour développer un système technologique correspondant entièrement à la demande et au besoin recherchés par la SEMIACS.

Mise en place du projet de recherche et développement 

Après accord verbal du PDG de la SEMIACS il était décidé de mettre en place sur ce fondement juridique un programme de service R&D (Recherche et Développement) sur le parc-autos du Palais de la Méditerranée et de solliciter la société LC SYSTEM CONSULTING (LCSC), dirigée par M. Paul Laurent, pour cette mission de service. Monsieur Girerd était chargé de superviser et gérer totalement ce projet et de faire l’interface avec la société SKIDATA qui équipait avec ses bornes de contrôle et de paiement à l’entrée et à la sortie, la totalité des parcs-autos de la SEMIACS. Dès le début de l’année 2011, la société LCSC lançait le programme de service R&D, en collaboration étroite et directe avec la société SKIDATA, et au mois de février les deux sociétés mettaient en place un accord de confidentialité et de non-divulgation (NDA). Pendant plusieurs mois, dans le cadre de cette R&D, l’ingénieur monsieur Fridgant et le développeur monsieur Derache de la société LCSC, ont échangé régulièrement avec monsieur Berger, l’ingénieur de la société SKIDATA.

Un système totalement innovant et inexistant sur le marché à l’époque.

Au mois de juin 2011, messieurs Berger et Fridgant se retrouvaient à l’occasion du salon PARKOPOLIS (Rencontres Internationales du Stationnement et de la Mobilité) à Paris pour faire un point sur l’évolution du programme de R&D. Le 20 juillet, la société LCSC confirmait l’installation du système de lecture à la plaque au parking du Palais de la Méditerranée, avec une durée de travaux d’une semaine. Au mois d’août, monsieur Girerd précisait à messieurs Ascery et Augustin du service d’exploitation de la SEMIACS, qu’il allait procéder aux essais du système de lecture à la plaque pour une mise en service définitive le 9 août et demandait que soit présent le personnel de l’entreprise à former. Le 24 août, monsieur Girerd, maître d’ouvrage pour la société SEMIACS, procédait sans aucune réserve, en présence de monsieur Paul président de la société LCSC, à la réception du système de lecture à la plaque installé dans le parc-autos du Palais de la Méditerranée.

 Poursuite du projet 

La société LCSC adressait à la SEMIACS le 8 juin 2011 un devis pour une prestation globale de l’installation du système de lecture à la plaque pour le parking du Palais de la Méditerranée pour un coût total de 98 000 € (HT). Un bon de commande sera établi par la SEMIACS et la facture sera acquittée le 24 août 2011 après validation et réception des travaux par monsieur Girerd. L’efficacité du dispositif de la lecture à la plaque, système totalement innovant et inexistant sur le marché à l’époque, était démontrée dans son utilisation, et il permettait de sécuriser et de faciliter complètement le fonctionnement, la gestion et l’exploitation au quotidien d’un parc-autos. La mise en place du système de lecture à la plaque dans le parc-autos du Palais de la Méditerranée fera l’objet d’une importante médiatisation le 31 août 2011, par le journal Nice Matin dans un article de pleine page. Dans cet article il était expliqué que le système mis en place dans le parc-autos du Palais de la Méditerranée permettait de filmer la plaque d’immatriculation du véhicule à l’entrée du parking, de l’enregistrer sur un logiciel et d’imprimer le numéro d’immatriculation sur le ticket, puis de vérifier technologiquement la concordance lors de la sortie du véhicule. Le maire de la ville de Nice, monsieur Estrosi, et le président de la SEMIACS, monsieur Kandel, déclaraient « que cet ingénieux dispositif de lecture des immatriculations, mis au point par une start-up niçoise, LC SYSTEM CONSULTING, devrait être étendu dans les prochains mois aux autres parkings de la SEMIACS ». Dans ce même article, monsieur Joulin, responsable du poste central de sécurité de la SEMIACS, expliquait qu’il s’agissait « d’un nouveau dispositif, une première au niveau de l’Hexagone, qui allait changer la vie des employés et des usagers, en évitant des conflits énormes dans lesquels la situation pouvait dégénérer en particulier la nuit ». [1] L’assistante de direction de la SEMIACS diffusera par le biais de l’intranet de la société cet article à l’ensemble du personnel de l’entreprise avec le commentaire suivant : « des nouvelles avancées technologiques mises en place dans les parcs-autos de la société ».

La SEMIACS, maître d’ouvrage, établira systématiquement avec la société LCSC un procès-verbal de réception des travaux.

Le 1er septembre 2011 était diffusé un reportage télévisé du journal régional de France 3 titré « Nice : Antifraude-Antivol : les parkings du futur », sur la mise en place du système de lecture à la plaque dans le parc-autos du Palais de la Méditerranée. Dans ce reportage étaient interviewés le PDG, le responsable du poste central de sécurité et un chef de parc-autos de la SEMIACS ainsi qu’un usager. [2] Le 8 septembre 2011, monsieur Caffarel, le directeur juridique de la SEMIACS, expliquait au service commercial de l’entreprise qu’il fallait informer les propriétaires et les amodiataires lors de mise en place du système de lecture à la plaque dans le parc-autos de l’Arenas afin d’éviter toute problématique de fonctionnement. Le 9 septembre 2011, monsieur Girerd, le directeur technique et du développement de la SEMIACS, était questionné par le service commercial de l’entreprise sur une éventuelle problématique d’utilisation des « tickets congrès » avec la mise en place dans les parcs-autos de la société du système de la lecture à la plaque. Il apportera une réponse au service demandeur permettant de pallier toutes difficultés et en informera également messieurs Ascery et Augustin du service exploitation. La société LCSC va adresser à la SEMIACS, le 14 septembre 2011, une offre commerciale pour équiper sept nouveaux parcs-autos de la société du système de lecture à la plaque, baptisé GENIUS LPR. La mise en place de ce système dans les différents parcs-autos de la SEMIACS, se poursuivra entre 2012 et 2013. Les chantiers étaient suivis directement par les personnels des services techniques de l’entreprise. Monsieur Augustin, cadre et superviseur technique de la SEMIACS, maître d’ouvrage, établira systématiquement avec la société LCSC un procès-verbal de réception des travaux. Monsieur Augustin mettra en place une procédure de travail écrite à l’intention des chefs de parcs pour l’utilisation du système de lecture à la plaque, validée au préalable par messieurs Girerd et Caffarel.

Une convention de partenariat entre la SEMIACS et LCSC 

Lors du conseil d’administration du 31 janvier 2012, le PDG présentait monsieur Paul comme conseiller technique de la SEMIACS. En sa qualité de consultant bénévole, il était chargé d’assister celle-ci dans le cadre d’une veille technologique destinée à détecter les produits et systèmes innovants intéressant les activités de parcs-autos et de stationnement. Il proposait aux administrateurs, pour une durée non limitée, de positionner monsieur Paul au sein du conseil de direction de la société SUDE, afin d’appuyer techniquement monsieur Alonzo. Il ajoutait que mandaté spécialement par le PDG de la SEMIACS, monsieur Paul pourrait être révoqué à tout moment. Cette cinquième résolution, mise aux voix, était adoptée à l’unanimité. Le positionnement de monsieur Paul comme conseiller technique de la SEMIACS sera contractualisé par la mise en place d’une convention de partenariat signée le 2 avril 2012, entre le PDG de la SEMIACS et le PDG de la société LC SYSTEM. Au préalable, cette convention de partenariat avait été formalisée par le cabinet de maître Rometti, avocat conseil de l’entreprise, qui proposait le 29 mars 2012 le projet de convention à la SEMIACS.

Médiatisation du système de lecture à la plaque

La mise en place du système de lecture à la plaque dans le parc-autos du Palais de la Méditerranée avait médiatisé avec un important article le 31 août 2011 du quotidien Nice-Matin et le 1er septembre 2011 avec un reportage télévisé sur France 3, mais il y avait eu d’autres publications. En octobre 2012, la CCI Côte d’Azur publiera un article sur la société LC SYSTEM dans lequel monsieur Paul présentait sa société. Il expliquait que l’activité de sa société était basée sur la recherche de technologies innovantes et qu’il avait conçu un système de reconnaissance et de lecture à la plaque en entrée et sortie des parcs-autos, et que ce produit était déjà installé dans huit parcs-autos de la SEMIACS à Nice. [3] Lors d’un point presse public dans le cadre de l’inauguration, le 11 mars 2013, du lancement du dispositif « Nice Park », le maire de la ville de Nice monsieur Estrosi, et le PDG de la SEMIACS monsieur Kandel, mettront en exergue les actions menées par l’entreprise, notamment sur le développement de nouveaux concepts extrêmement novateurs aux normes environnementales visant réduire l’émission de gaz d’échappement. Ils préciseront que pour faciliter la vie de ses utilisateurs, la SEMIACS installera progressivement le système de lecture à la plaque, afin de lutter efficacement contre la fraude et améliorer la gestion commerciale et que ce système intelligent de gestion et contrôle des véhicules en entrée et sortie était déjà fonctionnel sur le parc-autos du Palais de la Méditerranée. [4]

[1] : source Nice-Matin article du 31 aout 2011

[2] : Journal télévisé FR3 – lien : http://www.youtube.com/watch?v=WsnTnaR-ao

[3]  : Source-article CCI Côte d’Azur du 10.10.2012 

[4]  : Source-dossier presse ville de Nice  Du 11.03.2013 –page 19/22. 

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